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Engagements pris, mais jamais honorés : Sénégal, Etat tricheur !

C’est une tautologie ! L’Etat du Sénégal fait de la triche sa principale tasse de thé, quand il s’agit de prendre des engagements qu’il ne respecte point, in fine. Et en grattant le vernis qui recouvre la nature de ses rapports avec différents segments de la vie, l’on y débusque une dure réalité : le non-respect de ses promesses.

Prenant prétexte de la marmite sociale en parfaite ébullition, et dont le couvercle menace de sauter, à tout moment, avec notamment, plusieurs Syndicats d’enseignants qui brandissent la cross en l’air, en ce début d’année scolaire et de fin d’année universitaire, Actusen.com vous plonge dans la facilité déconcertante avec laquelle l’Etat sénégalais promet, très souvent, des choses qu’il n’honore jamais.

On ne le dira jamais assez : l’année académique 2017/2018 est partie pour être électrique et risque de connaître plusieurs secousses. La preuve, plusieurs Syndicats, qui portent le masque des mauvais jours, pour avoir été abusés par l’Etat qui a signé avec eux des protocoles d’accords sans les avoir jamais respectés, sont, déjà, sur pied de guerre.

Parmi eux, le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen Secondaire (Cusems), qui a fini de peaufiner un impitoyable plan de lutte annuelle, afin d’exiger une application des accords signés par le Gouvernement.

Et sur ce, les membres du Cusems refusent d’être des enfants de chœur, si l’ensemble des points potentiellement conflictogènes sont ignorés par l’Etat. Lequel cultive une maladive habitude de signer des accords, tout en étant persuadé de ne guère leur donner une suite favorable.

Abdoulaye Ndoye et Cie, qui accusent l’Etat de manquer non seulement à leurs engagements, mais aussi de poser des actes lourds et attentatoires des acquis de haute lutte», pointent du doigt la lenteur dans la délivrance des actes, le retard de la formation démocratique, le non-recrutement de professeurs, dont les besoins sont estimés à près de 1488 professeurs, toutes disciplines confondues.

Le Cusems et le Saes ont fini de faire l’apprentissage de la déception avec la parole de l’Etat

Mais ce ne sont pas seulement les membres du Cusems qui ont pris le maquis. Car dans les Universités sénégalaises, le mot d’ordre reste, également, la guerre. Au motif que, là aussi, l’Etat a paraphé des accords qu’il a, par la suite, jetés dans la poubelle. Entre autres accords, le non-paiement des heures supplémentaires du premier et du second semestre, d’après le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes).

Malheureusement, ce sont les étudiants, qui vont en faire les frais. Dans la mesure où, face à un Etat tricheur et à des membres du Saes qui préfèrent mourir plutôt que de ne pas encaisser leurs sous, les étudiants verront leurs notes confisquées. Tout comme, ils pourront dire adieu aux sujets de rattrapage. Et, si l’Etat tricheur s’arc-boute à son jeu de prédilection, les enseignants du Supérieur vont corser la dose, en boycottant, purement et simplement, les examens.

Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, L’Etat avait demandé aux collègues plus de sacrifices pour régler la question du nombre exponentiel d’étudiants qui viennent chaque année au niveau de l’UCAD.

Mais depuis lors, les enseignants ne voient aucun respect des accords pris. Et nous allons croiser les bras, tant que ces questions ne sont pas réglées. Nous avons interpellé, plusieurs fois, ces autorités, mais c’est la même réponse qu’on nous sert. Il est, donc, temps de payer les dettes ; sans quoi, nous restons chez nous… », a averti Aliou Dème, chargé des Revendications de la Section Dakar du Saes.

L’Intersyndicale des ex-travailleurs du nettoiement déprimée par la quête du paiement de son milliard 3 millions F Cfa

Autre catégorie de travailleurs qui a fait l’apprentissage de la déception avec l’Etat : l’Intersyndicale des ex-travailleurs du nettoiement. Celle-ci court aujourd’hui plus qu’hier derrière le paiement de l’enveloppement que l’Etat à chacune des entités qui la compose.

A cet effet, les ex-travailleurs de la Société industrielle d’assainissement du Sénégal poursuivent l’Etat pour la bagatelle de 1,3 milliard de F Cfa. Une somme correspondant aux primes d’équipements de travail, alors que ceux d’Ama-Sénégal en réclament 2 milliards 702 millions F Cfa, sur fond d’indemnités de rupture abusive de contrat.

L’UMS court toujours derrière « le principe d’inamovibilité et la transparence dans la gestion des carrières des magistrats »

Les magistrats, eux aussi, ne sont pas épargnés par la propension chez l’Etat à dire ce qu’il ne fait pas. Ou très rarement ! Pour cause, autant l’Etat crie sur tous les toits qu’il milite en faveur d’une gestion transparente des carrières des magistrats et de l’indépendance de ces derniers, autant l’Union des magistrats du Sénégal continue de réclamer « le principe d’inamovibilité et la transparence dans la gestion des carrières des magistrats ».

Pour elle, il faudrait que les carrières des magistrats sur la base de la compétence et de la promotion de l’excellence soient de rigueur et respectées par la Chancellerie.

Rien de la lumière promise autour de l’assassinat de l’étudiant Balla Gaye, 16 ans après 

Quid des engagements pris par l’Etat sénégalais envers les étudiants, pour faire la lumière sur la mort de Balla Gaye, tombé sous les balles des policiers, le 31 janvier 2001, lors d’une manifestation ? Là aussi, inutile de bousiller ses méninges, pour se rendre compte que, jusqu’ici, son meurtrier court toujours.

D’autant que le policier Thiendella Ndiaye, désigné, dans un premier temps, comme étant l’auteur de la balle qui a ôté la vie à l’étudiant, avait fini par être blanchi par la justice sénégalaise.

L’affaire des 4 victimes de la décharge de Mbeubeuss ensevelie au fond des tiroirs de l’oubli

Lorsqu’un violent incendie s’abat sur la décharge de Mbeubeuss (dépotoir d’ordures), en décembre 2016, et que 4 pauvres Sénégalais y perdent la vie, l’Etat s’était engagé à éclairer les pans d’ombre qui ont entouré ce sinistre.

Hélas, dix longs mois après ce drame, rien n’a encore filtré sur les circonstances de cette triste affaire. Ni sur les instructions fermes du Président de la République, annoncées par le ministre de la Gouvernance d’alors, Abdoulaye Diouf Sarr, pour que la question de Mbeubess soit traitée avec diligence mais de manière durable».

Abdoulaye Diouf Sarr disait, à lé’poque, «Mbeubeuss est une plaie très ancienne et pour la soigner, il faut absolument donc un travail très sérieux. L’étude de faisabilité de ce traitement en termes de réhabilitation et de requalification sera déposée en juin 2017 et un travail très sérieux sera engagé pour que Mbeubeuss intègre la filière de gestion des déchets de la région de Dakar».

L’Etat corse la note du maire de Dakar ; le Dg du Coud, épinglé par l’Ofnac, « nargue » ses contempteurs ; Farba Ngom, en « flagrant délit continu », toujours imperturbable

L’Etat, qui avait, avec l’avènement du Président Macky Sall, en 2012, promis au peuple la fin de l’impunité, a trahi les espoirs placés en lui par celui-ci. Car quand Farba Ngom humilie un Préfet, lors d’une cérémonie, outrage un Agent de Police, tire des balles en l’air, se la coule des jours heureux à Dakar, avant de déférer à une convocation, l’Etat a du mal à honorer sa promesse de traiter tous ses citoyens sur un même pied.

Et, lorsque l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pond un Rapport accablant contre la gestion du Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar, Cheikhou Oumar Hann, que beaucoup attendent en vain devant nos Tribunaux, ne serait-ce que pour livrer sa version des faits, histoire d’essayer de se laver à grande eau, il y a de quoi se demander où est passée la promesse de l’Etat d’être intransigeant, quand ces deniers sont supposés soumis à rude épreuve.

Pendant ce temps, l’Etat, qui s’est constitué partie civile, dans cette affaire, n’a accordé aucune chance au maire de Dakar, Khalifa Sall, en détention préventive, depuis le 7 Mars dernier, dans l’histoire de la fameuse Caisse d’avance de la Municipalité de la capitale pour présumés détournement, faux et usage de faux…et blanchiment de capitaux.

Ndèye Aminata DIAHAM (Actusen.com)

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