«Ne prononce pas de sentence dans un autre tribunal que le tien, avant de t’être justement évalué. » (Epictète)
A l’occasion d’une marche de protestation, des dirigeants d’organisations syndicales d’enseignants ont demandé le départ du gouvernement du Ministre de l’Education Nationale, Monsieur Serigne M’baye Thiam. Le motif déclaré est simple. Le Ministre serait incompétent. Bien sûr ils se sont gardés d’étayer leurs propos et d’éclairer les sénégalais sur ce qui fonde leur conviction que le Ministre est incompétent. Selon leur porte-parole, la poitrine du Ministre n’est pas assez large. En attendant de prendre connaissance de critères plus pertinents choisis par ces syndicalistes pour décréter son incompétence, reconnaissons au moins que Monsieur le Ministre Serigne Mbaye Thiam a un cursus digne d’éloges, qui force le respect et qui le prédispose à assumer avec succès toutes responsabilités, nationales ou internationales, dans l’administration comme dans le secteur privé. Il a été pensionnaire du très sélectif prytanée Militaire de Saint Louis. Lauréat du fameux concours général qui honore les meilleurs élèves du pays, il est admis à Prépa à l’école Corneille. Prépa accueille des bacheliers doués pour les préparer à entrer dans les grandes écoles comme HEC ( Hautes Études Commerciales) où il est sorti comme expert-comptable avant de finir ses études à l’école Supérieure de Gestion.
Qui dit mieux ?
Personne n’a souvenance d’actes de malversations, d’indiscipline ou d’incompétence posés par Monsieur Serigne Mbaye Thiam tout le long de son parcours professionnel depuis le port Autonome de Dakar dont il fut le Directeur Administratif et Financier (DAF) jusqu’au Ministère de l’Education Nationale en passant par l’Assemblée Nationale, le Conseil Régional de Kaolack et les cabinets d’Experts ou de Consultants.
Il a horreur de la magouille, des deals, de la compromission et de la malversation.
C’est ainsi qu’il a mis un terme au système mafieux qui avait gangrené le concours de recrutement des élèves maîtres ( CREM) s’attirant paradoxalement la foudre des syndicalistes qui prônent la vertu et qui l’ont attrait à la barre des tribunaux. Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il s’est approprié le programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET). Ce maillon essentiel du Programme Sénégal Émergent (PSE) du président Macky Sall et dont la mise en œuvre devient une réalité doit garantir à toutes les couches sociales du Sénégal l’accès à l’enseignement de qualité. « Je veux que l’élève qui est à Saraya bénéficie d’un enseignement de qualité, au même titre que celui qui est à Dakar Plateau ». Dixit Serigne Mbaye Thiam. Cela donnera une égale chance d’accès à tous les Sénégalais aux écoles d’excellence comme le Prytanée militaire ou Mariama Ba de Gorée. C’est ainsi que sous son magistère, le lycée scientifique d’excellence créé à Diourbel a célébré la cérémonie de distribution de prix au profit de sa première promotion. Les résultats étaient plus qu’encourageants. Le Ministère de l’Education Nationale sous Monsieur Serigne Mbaye Thiam c’est également la modernisation des daaras, la résorption progressive des abris provisoires. C’est un programme sérieux de développement du système éducatif Sénégalais. Un programme clair net et précis, avec une planification chiffrée qui s’étale jusqu’à l’année 2030. Il a décliné les chiffres et les échéances devant la représentation syndicale en présence des associations de parents d’élèves et des représentants des institutions, dans le cadre de l’atelier sur « l’allocation plus équitable des ressources humaines » organisé à Saly en Novembre 2017.
Monsieur Serigne Mbaye Thiam est un Ministre engagé, compétent et vertueux. Ce n’est pas le cas de ce conglomérat de syndicats d’enseignants en mal de représentativité, frondeurs devant l’éternel, pour des sous et au profit d’un projet politicien inavoué. Nombreux sont les enseignants qui bénéficient de deux salaires astronomiques. Les uns ont déserté les salles de classe de l’école publique pour dispenser des cours payant dans les écoles privées. Appelés des permanents, certains conservent leur salaire et les avantages liés à leur statut de fonctionnaires et sont payés à l’heure par les écoles privées. Rappelons qu’ils jouissent de la dispense de cours pour consacrer leur temps de travail à la prise en charge des problèmes de leurs mandants. Ainsi, leur salaire ne subit pas de ponctions pour fait de grèves.
Il leur est formellement interdit, par la loi, et à l’instar des autres fonctionnaires d’exercer une activité lucrative dans le privé. Ils le font quand même. Ils réduisent la qualité de l’enseignement et utilisent les salles de classe des écoles publiques ou privées pour dispenser des cours de « renforcement » à leurs élèves dont les parents désespérés et soucieux du devenir de leurs enfants n’ont d’autre choix que de céder au chantage déguisé en payant cher.
Ou sont les parents d’élève ?
Ceci dit, revendiquer est un droit. Revendiquez donc mesdames messieurs les syndicalistes. Revendiquez le respect des engagements pris par l’Etat. Revendiquez de meilleures conditions de travail. Revendiquez le même traitement que le magistrat de la première section, le Général de Corps d’Armée, le professeur titulaire de l’Université ou n’importe quel haut cadre de l’administration parce que vous les avez enseignés et que vous êtes bardés de diplômes, comme vous dites souvent. Mais, exercez ce droit de revendication avec mesure, en gardant le sens du patriotisme, sans prendre en otage l’école et les enfants. Car, contrairement à la déclaration d’un de vos porte-parole, l’enseignement est bien un sacerdoce. Nous en avons eu la preuve en célébrant récemment l’un des vôtres autour de Monsieur le Président de la République. Au grand Théâtre ce jour-là, Monsieur Assane Ndiaye, primé meilleur enseignant du Sénégal était fier et comblé de voir son engagement, ainsi que ses qualités humaines et professionnelles louées et portées à la connaissance de tous.
Il incarne la majorité silencieuse des enseignants qu’on entend pas souvent, et qui sont conscients de leur responsabilité. Cette race d’enseignants que l’on croit disparue et qui a participé aux côtés de nos familles et entourage à forger notre personnalité mérite respect et considération de la part du peuple sénégalais.
Ibra Fall
Secrétaire Général 22me coordination B
Chargé de la Communication Union
Départementale de Pikine Parti Socialiste