La cession d’une partie des réserves foncières de l’entreprise à l’APR n’a jamais été parmi les trois composantes du Projet validé par le Conseil d’Administration.
En début de semaine, SourceA, évoquant les suggestions du Cabinet d’expertises immobilières sur le morcellement du Titre foncier n°2.936/GR de Dakar Dem Dikk, vous promettait, dans le cadre de ses investigations autour de la grosse controverse née du contentieux opposant la Direction générale de la Société aux travailleurs, de revenir, plus amplement sur le sujet.
Eh bien, dans un souci d’honorer sa parole et de permettre à ses lecteurs d’éclairer leur lanterne au sujet de cette affaire foncière, qui défraie toutes les passions, votre canard a décidé de plonger, (dans cet épisode II et Fin) ses projecteurs sur les origines du Projet de mise en valeur d’une partie du site du dépôt de Ouakam, sur les recommandations que le Conseil d’Administration avait faites à la Direction générale, ainsi que sur l’exposé que le Directeur général avait fait aux Administrateurs pour justifier le bien-fondé de ladite mise en valeur d’une partie du site. On était encore en 2016.
Mais il y a un fait saisissant : la cession d’une partie du Titre foncier n°2.936/GR de Dakar Dem Dikk à l’Alliance pour la République (Apr), comme indiqué par nos confrères de L’Obs, n’a jamais été évoquée, en réunion du Conseil d’Administration, lors de sa séance du 24 février 2016. Alors, si cette cession a eu lieu, par quelle alchimie, elle a pu se faire. Tout comme, comment en est-on arrivé à ce qu’une forêt de recommandations faites à la Direction générale par les membres du Conseil d’Administration n’aient pas, jusqu’à ce jour, été suivies d’effectivité. Enquête !!!
Le dernier né des quotidiens le leur avait promis, il l’a fait. En effet, des premières heures du Projet de mise en valeur d’une partie du site du dépôt de Ouakam, à l’exposé fait par la Direction générale aux membres du Conseil d’Administration de Dakar Dem Dikk, en passant par la réunion dudit Conseil, le 24 février 2016, le Plan d’affectation des ressources envisagé et les derniers développements concernant, selon L’Obs, la «cession d’une partie du dépôt de Dakar Dem Dikk à l’Alliance pour la République (Apr)», SourceA revient, dans le cadre de ses investigations autour du morcellement du Titre foncier n°2.936/GR, sur les détails d’une affaire qui fait chavirer les passions aussi bien au sein de la Société de transport qu’en dehors des travailleurs de celle-ci.
D’abord, pour procéder à la cession d’une partie du Titre foncier n°2.936/GR de Dakar Dem Dikk, la Direction générale avait, selon les informations de SourceA, estimé, tout au début, pouvoir aliéner une partie du patrimoine foncier au niveau du dépôt de Ouakam. Ce, pour faire disposer à l’entreprise des ressources financières additionnelles. Lesquelles seraient de nature à contribuer, largement, à la prise en charge de certains investissements (réhabilitation des ateliers, des bâtiments administratifs et des aires de parking, au fonds de roulement nécessaire pour le démarrage de l’exploitation des nouveaux bus.
Mais ce ne fut pas, seulement, l’argumentaire développé, à l’époque, par les responsables de DDD. Car, il a été, également, dit que compte tenu des difficultés récurrentes de trésorerie qui vampirisaient, à l’époque, la Société de transport, et dans le but de trouver des ressources financières additionnelles, la Direction générale n’avait d’autre solution que de demander l’autorisation du Conseil d’Administration de créer de la valeur ajoutée.
Pour ce faire, il n’y avait pas 36 mille solutions de l’avis de la Direction générale, qui estimait qu’il fallait juste céder une partie du patrimoine foncier à des fins commerciales. A cet effet, la mise en valeur du dépôt devait concerner, selon toujours les infos de SourceA, une surface de 6.000 à 7.000 mètres carrés. D’ailleurs, des témoignages concordants d’Administrateurs parvenus à votre journal, il ressort que dans la description et la justification du projet, la Direction générale parlait, à l’époque, d’une mise en valeur d’une partie du dépôt de Ouakam, en bordure de l’Avenue Cheikh Anta Diop, relative à une surface de 6.000 à 7.000 mètres carrés, qui s’étend sur 220 mètres linéaires, le long de ladite Avenue.
Parmi les trois composantes du Projet évoquées, tout au début, il n’a jamais été question de céder un seul lopin de terre à l’APR
Chose bizarre, dans les composantes du Projet qui ont été exposées aux membres du Conseil d’Administration, tout au début de la décision de cession des terres de la Société, il était seulement questions d’ériger une Plateforme de services bancaires (2.000 mètres carrés), un espace de distribution de carburant avec boutique et point de restauration (surface à louer), ainsi qu’un Siège à édifier pour la Direction générale de DDD. En d’autres termes, si, réellement, une partie du Titre foncier n°2.936 de la Société de transport a été filée à Macky Sall et à son Parti, à 600 millions F Cfa, comme l’a révélé, il y a quelques semaines, L’Observateur, c’est qu’il y a, inéluctablement, détournement d’objectif. Parce que, selon des confessions concordantes faites à SourceA, sous le sceau de l’anonymat, il n’a jamais été question au départ de la vente du foncier à un quelconque Parti politique, fut-il au Pouvoir.
Quand Diamond Bank proposait 1 milliard F Cfa, pourquoi le Cabinet d’expertises immobilières a estimé la valeur vénale des 2.000 mètres carrés à 1 milliard 200 millions F Cfa
D’après encore des témoignages de proches de ce dossier, il a été porté à la connaissance du Conseil d’Administration que, dans le cadre de la recherche d’un site stratégique, deux Banques de la place (Diamond Bank et Banque Atlantique avaient, officiellement, manifesté leur intérêt pour une surface de 2.000 mètres carrés à distraire du terrain du dépôt de Ouakam. Aussi, a-t-il été notifié aux membres du Conseil d’Administration que les propositions des Banques indiquées tournaient autour de 500 000 F/m2, soit un montant total de 1 milliard F Cfa (correspondant au prix moyen donné par l’expert).
De la visite guidée sur le site, à l’explication détaillée des 3 Composantes du Projet, en passant par les intervenants de la réunion du Conseil d’Administration…
C’est, exactement, le 24 février 2016 que les choses ont, véritablement, commencé à prendre forme, concernant la volonté de la Direction général de procéder à la cession d’une partie du patrimoine foncier de Dakar Dem Dikk. Au motif que, lors d’une réunion du Conseil d’Administration de DDD, tenue à la Salle de conférence de la Direction générale de la Société et précédée d’une visite guidée du dépôt, les Administrateurs avaient, quand bien même, apprécié, ce jour-là, le fort potentiel de l’entreprise. Selon les informations de SourceA, il a été expliqué qu’il s’agissait de mettre en valeur une partie du site du dépôt, correspondant à une surface de 6.000 à 7.000 mètres carrés, qui s’étend sur un linéaire de 220 mètres du long de l’Avenue Cheikh Anta Diop.
Mais, subitement, un fait nouveau apparaît dans la présentation du Projet. Parce que, dans la foulée, il a été révélé que celui-ci devait avoir une profondeur de 34 mètres. Ce qui pourrait entrainer le fait que les bus puissent ne plus avoir, suffisamment, d’espaces pour se garer», commente un des Administrateurs rencontrés par la Rédaction de votre journal.
Il fallait mettre en valeur une partie du site du dépôt, correspondant à une surface de 6.000 à 7.000 mètres carrés, qui s’étend sur un linéaire de 220 mètres du long de l’Avenue Cheikh Anta Diop
Concernant la plateforme de Services bancaires, le Conseil d’Administration a été informé, lors de cette réunion du 24 février 2016, de manifestations d’intérêts de deux Banques (Diamond bank et Banque Atlantique) et des propositions qui portent sur une surface de 2.000mètres carrés à distraire du terrain du dépôt de Ouakam, au prix de 500.000 F Cfa, le mètre carré.
S’agissant de l’espace de distribution de carburant, le Conseil avait appris, ce jour-là, qu’il devait porter sur un espace de 2.000mètres carrés. Toujours d’après les confidences recueillies par SourceA, l’espace en question intéressait deux Compagnies pétrolières, à savoir Vivo Energy et Total Sénégal, ayant proposé un loyer basé sur une exploitation commerciale.
Lors de la réunion du C.A du 24 février 2016, il a été question de l’érection d’un Siège à 300 millions F Cfa, après avoir cédé le foncier
Quid de l’édification du Siège ? Une fois que la Banque Diamond et les Compagnies pétrolières devaient débourser les 1 milliard 294 millions F Cfa, pour mettre la main sur les réserves foncières de DDD, le Conseil d’Administration a été informé du fait que la construction du Siège de DDD sur un espace de 2.000mètres carrés, devait coûter environ 300 millions F Cfa. Seulement, jusqu’au moment où nous mettions sous presse, Dakar Dem Dikk n’a toujours pas construit de Siège. Pourquoi ? Difficile de répondre, exactement, à cette question.
Les membres du Conseil d’Administration, entre satisfaction, mesure, doutes et recommandations vis-à-vis du Projet, lors de la réunion du 24 février 2016
Dans tous les cas, le moins que l’on puisse dire est que, lors de cette réunion du 24 février 2016, les Administrateurs avaient des positions partagées. Car, autant certains se sont réjouis, à l’époque, de l’idée de la Direction générale de céder une partie du Titre foncier, autant d’autres nourrissaient beaucoup d’appréhensions quant à l’utilisation qui allait être faite de ces fonds, si les transactions venaient à être effectuées. C’est ainsi que beaucoup avaient, fortement, insisté sur une nécessité d’affectation de la quasi-totalité des ressources pour le financement des investissements structurants comme l’édification du Siège, la construction du magasin central, l’achat de pièces de rechange, d’outillages et des équipements, le dallage de l’aire de parking des bus, entre autres.
Il y en a même eu, ce jour-là, un membre du Conseil d’Administration qui avait proposé qu’il soit considéré une profondeur de 40 mètres, au lieu de 34 mètres pour mieux optimiser l’utilisation de l’espace. Toujours lors de cette réunion du Conseil d’Administration, SourceA a appris qu’il avait été, fortement, suggéré à la Direction générale de compenser les espaces qui vont être libérés. Ce, en délocalisant, par exemple, l’infirmerie en banlieue.
Après avoir adressé ses félicitations à la Direction générale, un a rappelé les efforts considérables déployés par l’Etat pour accompagner la Société DDD (renforcement du parc avec le projet des 475 autobus Ashok Leyland ; bail de 7,4 ha au site du dépôt de Ouakam, etc).
S’agissant des offres relatives aux manifestations d’intérêt des Etablissements bancaires, un autre Administrateur a suggéré au Directeur général d’agir dans ce dossier comme un véritable «Business man», en poussant la Banque et les Sociétés pétrolières à accepter les propositions de l’expert évaluateur, qui tournent autour de 600 000 F CFA/m2 et en faisant attention aux éventuels frais.
Pour autant, selon lui, le doute n’est pas permis : la vente de cette partie du patrimoine foncier est une grande opportunité, qui permettra à DDD de dégager des niches d’affaires.
Une autre rencontre du Conseil d’Administration tenue plus de deux mois après celle du 24 février 2016
Plus de deux mois après cette réunion du Conseil d’Administration du 24 février 2016, une autre rencontre s’est tenue entre la Direction générale et les Administrateurs de Dakar Dem Dikk, confie-t-on à votre journal. Occasion saisie, ce jour-là, par Me Moussa Diop, pour expliquer à ces derniers que l’expert immobilier a évalué le mètre carré à 600 mille F Cfa. Mais, ajoutait-il, ce jour-là, au stade actuel, seule la banque Diamond avait répondu à son courrier du 09/03/2016, pour lui notifier qu’elle ne peut pas dépasser les 500 000 F Cfa/m2. Et comme si la Banque disait à DDD que c’est à laisser ou à prendre, elle a, clairement, signifié, d’après son offre maximale et définitive, soit un total de 1 milliard F Cfa pour les 2.000mètres carrés.
Concernant l’espace destiné à la location pour une Station-service, il a été rapporté, à ce moment-là, aux Administrateurs, que le Rapport d’expertise fait ressortir un loyer mensuel du mètre carré à 2.100 F Cfa.
A cet effet, il est dit que la Direction générale avait reçu une seule offre qui émanait de Vivo Energy, qui propose la location du terrain d’une superficie de 2000 mètres carrés au tarif unitaire de 2.450 F Cfa par mois, soit 4 millions 900 mille Francs. Un règlement à l’avance par période de 5 ans est proposé, soit un montant total de 294 millions francs. Ce n’est pas tout. Parce qu’il a été, par ailleurs, aux membres du Conseil d’Administration l’engagement de Vivo Energy à accompagner DDD dans ses activités sociales et sociétales, en apportant sa participation à la construction d’une infirmerie à hauteur de 20 millions F Cfa.
Par ailleurs, le Directeur général avait soumis, selon des témoignages concordants, aux membres du Conseil d’Administration les offres qui lui étaient parvenues de la part de ses partenaires. Tout comme, proposait-il un Plan détaillé d’affectation des ressources, qui tienne compte des recommandations des Administrateurs. Aussi, lors de cette rencontre, la Direction générale, persuadée de ne pouvoir compter que sur les offres de Diamond, pour ce qui concerne la cession de l’espace de 2.000 mètres carrés et de Vivo Energy pour la location de l’espace de Station-service, avait évalué ces deux opérations à 1 milliard 294 millions F Cfa.
Une fois les réserves foncières cédées à la Banque Diamond, à Vivo Energy…, voici comment les sous devaient être utilisés
A l’époque, la Direction générale de DDD avait fait ses prévisions, concernant comment les fonds issus de la cession des terres allaient être utilisés, une fois «ses» réserves foncières vendues. A cet effet, les emplois prévus concernaient l’édification du Siège pour 350 millions F Cfa, la construction d’un magasin central pour 150 millions, l’achat d’outillages et d’équipements d’ateliers pour 100 millions F Cfa, la mise à niveau des infrastructures (dallage parking) et des ateliers pour 300 millions, l’apurement partiel des dettes de l’IPM et des Coopératives d’habitat pour 250 millions F Cfa et un volant de trésorerie pour faire face aux besoins d’exploitation des nouveaux autobus.
Pas de Siège, des dizaines de bus Sundlong toujours au garage, travaux de l’atelier toujours pas terminés ; 200 millions d’IPM en lieu et place des 250 millions F Cfa promis…
Toutefois, encore une fois, différents constats s’imposent : d’abord, jusqu’ici, aucun Siège de la Direction générale de la Société de transport n’est construit ; ensuite, des dizaines de bus Sundlong en panne, depuis des années, restent toujours cloués au garage de DDD ; enfin, les travaux de l’atelier ne sont toujours pas terminés et les cotisations pour l’IPM sont estimés à 200 millions F Cfa, en lieu et place du versement des 250 millions recommandés par le Conseil d’Administration.
Si les Administrateurs avaient, sensiblement, approuvé l’idée de la Direction générale d’ériger un Siège de la Société, c’est parce que lors de la présentation du Projet de mise en valeur d’une partie du site du dépôt, il a été révélé que, suite au déménagement des locaux de la Direction générale de DDD, après la location et les travaux d’aménagements d’une Villa à Sacré-Cœur 3, Voie de dégagement nord (Vdn), l’entreprise supporte un coût du loyer exorbitant. Il a été indiqué que, chaque mois, Dakar Dem Dikk casquait 3,2 millions F Cfa, par mois. Ce qui fait, dans l’année, un coût global de 39 millions F Cfa.
Aux dernières nouvelles, nous avons appris qu’il est envisagé de mettre sur pied une Commission chargée de se rapprocher du Président de l’APR. Pour lui demander de revoir à la hausse le coût d’acquisition du site par son Parti. Ou, à défaut, dit-on, de permettre à DDD de renoncer à la transaction. Vrai ou faux ? La rumeur circule.
Pour permettre à Dakar Dem Dikk de pouvoir éclairer les pans d’ombres qui entourent le débat autour de la gestion du patrimoine foncier, SourceA a appelé, pendant plus de 20 minutes, avec le très sympathique Directeur de la Communication de la boîte. Qui, affichant une sérénité à toute épreuve, en dépit du trop-plein de bruits autour du morcellement du Titre foncier n°2.936/GR de l’entreprise, explique à la Rédaction de votre journal, que le Directeur général, Moussa Diop, a donné rendez-vous à la presse, demain samedi, aux fins de clarifier beaucoup de choses qui se racontent, depuis plusieurs semaines.
Chérif FAYE Source A
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APRES LE DEPART DE MACKY DU POUVOIR ON TRQNSFORME CETTE PERMANENCE EN BIBLIOTHEQUE PUBLIQUE,CES VOLEURS.