L’idée de voir l’Espagne tout écraser sur son passage n’a rien d’une utopie, mais le problème, c’est que cette Roja a tendance à l’appliquer quand ça compte un peu moins, entre deux tournois majeurs. Elle en a fait la plus belle des démonstrations à Elche, ce mardi soir, dans une affiche qui avait vraiment de l’allure. La Croatie, avec qui elle entretient quelques similitudes dans ses intentions, proposait un test à prori plus coriace que l’Angleterre, il y a trois jours, pour le baptême de Luis Enrique. A priori, seulement.
Car rien, mais alors vraiment rien, ne s’est passé comme prévu pour la bande à Luka Modric. Ce n’est pas le moment d’en parler, mais la soirée du Madrilène est un petit point noir (pas plus) dans ses quêtes personnelles. Son compère Ivan Rakitic, lui, faisait sa 100ème apparition sous le maillot au damier.
Une nouvelle griffe avec Luis Enrique
Il y avait dans ce rapport de force quelque chose de comparable à la victoire des Espagnols contre l’Argentine avant la Coupe du monde (6-1). Le même round d’observation pour lancer la soirée, avec une première alerte des visiteurs en prime (Santini, 15e). Puis la bascule, violente, dans les minutes qui ont suivi. Saul Niguez, déjà buteur à Wembley, a remis cela et confirmé qu’il aurait un rôle à jouer dans l’après-Iniesta. Sa tête piquée a tout débridé (1-0, 24e).
Dix minutes plus tard, Marco Asensio a fait parler la poudre avec son pied gauche soyeux pour premettre à l’Espagne de faire le break (2-0, 35e). Le prodige madrilène a ensuite poussé Kalinic à la faute, avec un tir sec qui a rebondit sur le dos du malheureux portier croate (3-0, 35e). Asphyxiée, la Croatie a regagné les vestiaires avec une impression de vertige. C’était brutal.
Asensio monstrueux
La suite l’a été dans des proportions que l’on n’aurait pas osé prédire – un vice-champion du monde se respecte. Lancé en profondeur, Rodrigo a lui aussi signé son deuxième but en deux matches (4-0, 49e). Dans cette pluie de buts, Sergio Ramos a ajouté son nom à la fête dans son style, d’une tête imparable sur corner (5-0, 57e). Dans son calvaire, la Croatie a encaissé un dernier but en fin de match par Isco, servi par un Asensio vraiment brillant (6-0, 70e). L’arène d’Elche en est restée là. Rien n’est oublié, mais l’Espagne diffuse une première idée de ce qu’elle peut devenir sous Luis Enrique, dans un style plus direct, teinté de jeu placé, toujours, mais aussi de coups de pied arrêtés et de contres meurtriers. C’était le cocktail explosif du soir. Modric, Rakitic et les autres en ont encore des maux de tête.
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