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Espagne: le procès des indépendantistes catalans a commencé sous haute tension

Un procès inédit s’est ouvert ce mardi 12 février 2019 à Madrid. Douze leaders indépendantistes catalans comparaissent pour le rôle qu’ils ont joué lors de la tentative de sécession de la Catalogne, il y a un an et demi. Tous encourent des peines très lourdes. Quelle est l’ambiance sur place ?

Le Tribunal suprême est un immense ensemble d’édifices situé en plein cœur de Madrid. Il est aujourd’hui sous la très haute surveillance de centaines de policiers nationaux. Ce mardi matin, depuis les prisons de Soto del Real et d’Alcalá-Meco, dans le nord de Madrid, des véhicules ont déposé les 12 accusés, au milieu d’une foule. La tension est considérable autour du Tribunal suprême. Près de l’entrée, on entend aussi bien les insultes de ceux qui exigent la plus grande sévérité contre eux que les vivas des supporters séparatistes catalans.

Les accusés sont d’anciens leaders politiques soupçonnés d’avoir tenté d’arracher par la force la partition de la Catalogne et, selon les dires du procureur général, d’avoir essayé de « briser l’Espagne ». Jamais, depuis la fin du franquisme, des chefs d’accusation frappant des responsables politiques n’avaient été aussi graves : rébellion, sédition, malversations ou désobéissance.

De lourdes peines ont été requises

Ainsi, l’ancien vice-président de la Catalogne Oriol Junqueras, l’ancienne présidente du parlement régional Ada Colau, ainsi que deux leaders associatifs, risquent entre 17 et 25 années de prison. Toutefois, selon Hubert Peres, professeur de sciences politiques à l’Université de Montpellier, on peut s’attendre à ce que les peines soient moins lourdes que celles qui ont été requises. « Je suis assez persuadé qu’il y aura relativement peu de prison pour un grand nombre des accusés, nous explique t-il. Par exemple, l’ex-numéro 2 de la Generalitat est passible de vingt-cinq ans de prison, je crois, et il serait très, très étonnant qu’on en arrive là.

On peut prévoir qu’il sera difficile à l’accusation de prouver les délits les plus graves, de rébellion et de sédition, qui impliquent un usage de la violence et l’usage de la violence n’est pas facilement prouvable. En tout cas, il n’est pas facilement prouvable que, parmi les douze qui vont être jugés par le tribunal suprême, pendant près de trois mois, qu’il aurait délibérément été fait usage de pression violente sur la vie politique catalane ».

Un procès qui devrait durer au moins trois mois et ne contribuera pas à apaiser les tensions politiques entre Madrid et Barcelone.

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