Plusieurs États américains et associations de défense des droits civiques sont engagés dans une bataille judiciaire parallèle contre le nouveau décret migratoire du président Donald Trump qui doit entrer en vigueur le 16 mars.
Le nouveau décret migratoire de Donald Trump qui interdit temporairement l’entrée aux États-Unis des réfugiés du monde entier et des ressortissants de six pays à majorité musulmane (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan, Yémen) doit s’appliquer à partir du jeudi 16 mars. Mais plusieurs États américains et associations de défense des droits civiques et des réfugiés, ainsi que des particuliers ont fait part de leur intention de contester le texte devant la justice.
Un recours fédéral contre le nouveau décret migratoire a ainsi été déposé par la puissante association de défense des droits civiques ACLU et le National Immigration Law Center au nom d’organisations de défense des droits et d’aide aux réfugiés ainsi que de plusieurs particuliers dont des citoyens américains, affectés par le décret. Le nouveau décret, comme le précédent, « a été motivé par un sentiment anti-musulman et discrimine explicitement sur la base des origines nationales », font valoir ces organisations dans leur recours.
La bataille judiciaire est également lancée au niveau des États américains : vendredi 10 mars, le plus haut responsable de la justice de l’État du Maryland, Brian E. Frosh, a annoncé qu’il rejoindrait lundi le recours déjà déposé par l’État de Washington, qui avait été à l’origine de la suspension du premier texte. « L’administration persiste à vouloir mettre en œuvre une politique inhumaine et anticonstitutionnelle, et sape aussi notre sécurité au lieu de mieux nous protéger », écrit Brian E. Frosh dans un communiqué. Ce décret « nous rend moins compétitifs et lance le message aux universitaires, scientifiques et ingénieurs les plus talentueux du monde entier qu’ils ne sont pas les bienvenus. Cela portera préjudice aux universités du Maryland et à notre économie ».
À Madison, dans le Wisconsin, c’est sur le recours d’un réfugié syrien dont la femme et la fille sont encore à Alep, mais qui ont vu leur demande d’asile acceptée par les États-Unis, qu’un tribunal fédéral était appelé à se prononcer. Le juge William Conley a donné raison au plaignant, dont l’anonymat a été préservé pour protéger sa famille, en arguant notamment des risques auxquels celle-ci serait exposée, si elle devait rester en Syrie.
AFP et Reuters