ACTUSEN
ActualitéNewsUNE

(Exclusif Actusen.com) Evasion et fraude fiscale : les ministres et autres proches de Adama Barrow, épinglés par un Rapport accablant

Au moment où la Gambie essaie de toutes ses forces de sortir du marasme économique dû en grande partie à l’instabilité sociale en cours depuis le départ de Yaya Jammeh, les nouvelles autorités participent au pillage des ressources, en favorisant une évasion fiscale sans précédent dans les annales du pays.
C’est ainsi que Actusen.com a appris de sources généralement bien informées que l’une des personnalités phare du Gouvernement de Adama Barrow, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères et chef de proue du Union Democrate Party (UDP), Ousainu Darboe, et d’autres figures de renom sont épinglés par un Rapport de la Commission d’enquête du Gouvernement.
A l’origine de la guerre des clans, les investigations de la State Intelligence Services
Cette évasion fiscale d’un montant de plusieurs dizaines de millions de dalasi représente des impôts devant être prélevés sur les revenus des contribuables, des ventes et des transactions financières et immobilières.
Ce Rapport, conçu par la State Intelligence Services quelques mois après son installation par le Président Adama Barrow, serait en partie à l’origine de la guerre des clans qui secoue la Centrale Renseignements gambiens et qui s’était soldée dernièrement par la suspension du Conseiller juridique de ladite structure, Bubakar Amo Bardjie,  pour divulgation de documents officiels.
Malgré les réticences de l’Avocate d’Ousainu Darboe Neneh Cham qui avait déposé une requête pour un sursis à exécution de la décision, le comptable désigné par Ousainu Darboe avait déjà eu à témoigner, tout en livrant les livres d’impôts sur les vraies sommes, objet du litige.
Fafa Mai, Amie Bensouda et Ida Drammeh, tous épinglés pour évasion fiscale et passibles devant la High Court
Le Juge Joseph Wowo avait accordé aux avocats la demande de sursis à exécution des conclusions de la Commission dans l’attente de la décision finale du recours. D’après toujours les sources de Actusen.com, les mêmes décisions avaient été également prononcées à l’encontre des cas de Fafa Mai, Amie Bensouda et Ida Drammeh, tous épinglés pour évasion fiscale et passibles devant la High Court.
Le fait troublant est qu’aucun magistrat n’ait été…
Mais ce qui est troublant dans cette affaire est le fait qu’aucun magistrat n’ait été désigné depuis lors pour donner suite aux conclusions de ce Rapport, même si les affaires sont pendantes devant les tribunaux. Pour le moment, les soutiens du ministre Ousainou Darboe font tout pour soustraire leur leader d’éventuelles poursuites pouvant déboucher sur une condamnation qui lui serait fatale.
Car des plans sont en train d’être mijotés pour modifier la limite d’âge associée au poste de président et vice-président pour permettre à des candidats âgés comme Darboe, Fatoumatta Tambajang Jallow et cie de pouvoir postuler aux prochaines élections présidentielles.
En vertu de la Constitution gambienne, les personnes condamnées pour fraude fiscale et autres délits associés à la spoliation des taxes ne sont pas aptes à se présenter à une élection présidentielle. C’est la deuxième fois que M. Darboe a été accusé d’évasion fiscale. Il a dû être renfloué par ses militants et le président Adama Barrow, lors des dernières élections législatives.
Pendant ce temps, le frère du ministre de la Justice de Gambie, Ba Tambadou, Shérif Tambadou, a également été épinglé par le même Rapport de la Commission de vérification des fraudes fiscales. La fraude fiscale dont Shérif s’est rendu coupable, était centrée non seulement sur le non-versement des impôts sur le revenu, mais également les fausses exonérations qui ont cumulé à hauteur de plus d’un million deux -cent mille dalasis.
Le frère du ministre de la Justice de Gambie, Ba Tambadou, Shérif Tambadou, épinglé par le Rapport de la Commission de vérification des fraudes fiscales
Le Rapport de la Commission a également égratigné la gestion de l’Administration des recettes de la Gambie (GRA) pour sa passivité dans la reddition des comptes. Il est également recommandé d’engager des poursuites judiciaires contre les ministres, Directeurs généraux et les membres du Conseil d’administration, auteurs de malversations financières.
Le ministre des Finances Amadou Sanneh, est pour le moment tenu comme principal responsable de cette gabegie au sommet de l’Etat gambien mais également le seul qui freine la procédure de saisine de la justice, comme s’il voulait protéger ces collègues ministres.
Au moment où les bailleurs de fonds essaient d’aider la Gambie à redresser la barre, ces dirigeants, comme des lions affamés, se partagent le peu de recettes existantes.
Daouda THIAM (Actusen.com)

Leave a Comment