L’accès à la justice est considéré comme un droit fondamental consacré par la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Les Maisons de justice (Mdj) ont été instituées, afin d’assurer, dans les quartiers des grandes agglomérations, une présence judiciaire de proximité. Nous avons rencontré Mme Ba Fatma Wane Barro, la directrice de la Maison de justice de Fatick, qui dit tout sur sa structure. Entretien !!!
‘’Source A’’ : Pouvez-vous revenir sur la genèse des Maisons de justice, au Sénégal ?
Fatma Wane Barro : Les trois premières Maisons de justice (Mdj), appelées « Maisons de Justice Pilotes « dans les Communes des Hlm Dakar, Sicap Mbao, Diamagueune et Rufisque, ont été installées dans le cadre d’un projet signé par l’État du Sénégal et le Bureau régional de l’Onudc.
L’idée sera reprise dans le Programme sectoriel Justice en 2004. Ainsi, les Mdj seront les premières structures-phares du dispositif Justice de Proximité, qui est devenu, depuis 2018, la Direction de la Justice de Proximité et l’accessibilité au Droit.
‘’Source A’’ : Comment fonctionne la Maison de justice et quels sont les types de dossiers qu’elle traite ?
Fatma Wane Barro : Les modes alternatifs de règlements des litiges, à savoir la médiation et la conciliation, constituent la mission-phare des Maisons de Justice. Celle de Fatick n’échappe pas à la règle. Hormis les médiations, la Maison de justice (Mdj) accueille et informe les justiciables sur les questions juridiques, qu’elles rencontrent au quotidien.
Elle procède, aussi, à l’assistance juridique. Celle-ci consiste en la rédaction de plaintes, de requêtes. Elle aide, aussi, le justiciable, pour l’obtention de certains documents comme l’extrait du casier judiciaire, le certificat de nationalité etc. Nous traitons divers dossiers, dont les litiges relatifs au mariage, c’est-à-dire les conflits conjugaux, les litiges relatifs aux successions, les litiges de voisinage, mais aussi nous traitons le petit contentieux économique comme les créances etc…
‘’Source A’’ : Depuis votre implantation à Fatick, à quel taux estimez-vous le traitement des dossiers et ce qui vous différencie du Tribunal ?
Fatma Wane Baro : Le taux de réussite des médiations, en 2018, concerne la Maison de justice de Fatick est de 77%. On peut dire que la population fatickoise s’est appropriée de la ‘’Mdj’’, car les justiciables la fréquentent. Cependant, nous sollicitons une meilleure implication des autorités locales, à savoir les élus, parce que la Maison de justice est là, pour rapprocher les populations de la Justice. Ce qui nous différencie du Tribunal est que nous ne pouvons intervenir, en matière pénale, que sur ordre du procureur de la République. En effet, celui-ci nous transmet souvent des dossiers dans le cadre de nos médiations. Nous, en amont, les justiciables peuvent, volontairement, opter pour une médiation, au lieu d’aller vers un procès qui peut s’avérer coûteux. Mais aussi, les justiciables ne maîtrisent pas souvent le temps de la Justice. La médiation, qui peut aboutir sur un règlement du différend, à l’amiable, peut être gratuit et rapide, en termes de temps, au niveau de la Maison de la justice.
Matar DIOUF, Correspondant à Fatick (SourceA)