L‘arrêté numéro 136/GR.KDG du 22 Août 2016 du Gouverneur de la région de Kédougou portant fermeture provisoire des sites d’orpaillage traditionnel de la région de Kédougou n’agrée pas les orpailleurs de Kharakhéna qui se sont mobilisés, ce jeudi, en Assemblée générale, pour manifester leur désaccord avec la décision de l’autorité administrative, signé PO par l’adjoint chargé des affaires Administratives de la Gouvernance de Kédougou,qui stipule qu’ : »il est procédé à la fermeture provisoire de tous les sites d’orpaillage traditionnel dans la région de Kédougou ».
« Ce que les populations de Kharakhéna ne veulent pas cautionner, car, avec tous les investissements faits et à l’approche de la tabaski, ce n’est ni le moment ni le lieu d’envoyer des gens au chômage. Sur l’arrêté dont nous avons copie, aucune cause indiquant la fermeture n’est mentionnée et le document est signé depuis le 22 Août dernier ; les populations l’ont reçu le 31 Août et les éléments de la gendarmerie son arrivés le mercredi 7 Septembre, vers midi, pour nous demander de sortir des sites d’orpaillage traditionnels », s’est plaint le représentant du Chef de village de Kharakhéna, Boureyma Cissokho.
« Les populations vivent dans le désarroi total, depuis que nous avons reçu cette lettre du Gouverneur par le biais du Sous-préfet de Bembou, nous ne dormons plus, une correspondance signée depuis le 22 Août 2016 nous parvient presque 10 jours après, à savoir le 31 Août et on nous demande de déguerpir de nos lieux de travail une semaine après. Ce n’est pas l’autorité qui doit appauvrir les populations, nous demandons au Ministre des Mines et au Chef de l’État Macky Sall de nous laisser travailler, car il n’y à aucune raison claire et précise qui les poussent à fermer les « dioura », dixit Madické Dia, commerçant à Kharakhéna.
Pour la responsable des orpailleurs, c’est une catastrophe de fermer les sites d’orpaillage, à quelques jours de la fête de Tabaski, nous confie Diabounding Diallo. « Ce n’est pas la meilleure façon de faire pour une Administration qui se dit respectable, l’État du Sénégal a, depuis 2014, lancé la carte d’orpailleurs qui a une durée de validité de 5 ans.
Mais il y a juste 20 mois que nous avons reçu nos cartes d’orpailleur et il n’est inscrit nulle part, sur ces cartes ou un autre document, que les « diouras » doivent fermer d’une période à une autre. J’interpelle les autorités les plus hautes du pays à revenir sur cette décision de fermer nos ateliers d’orpaillage, c’est toute une économie qu’ils mettent en danger et le risque de faire arrêter des gens en prison. Car parmi nous, il y en a qui ont contacté des prêts dans les institutions bancaires.
Mieux, nous allons vers la rentrée des classes ; donc, nous devons préparer les inscriptions de nos enfants jusque dans les universités et ce n’est ni l’autorité ni le gouvernement qui vont le faire pour nous », a martelé Kharakhéna Diabounding Diallo.
Avant de préciser que : »si c’est pour l’hivernage que le Gouverneur nous demande de fermer, c’est peine perdue car ce n’est pas à la fin de l’hivernage qu’ils vont nous demander de partir cultiver.
Depuis 2014, l’État du Sénégal a mis sur pied la carte d’orpaillage traditionnel, afin de permettre aux Sénégalais de s’approprier de l’exploitation de l’or et d’identifier les responsabilités dans chaque site d’orpaillage de la région de Kédougou. Mais depuis lors, certains orpailleurs se doutent de la valeur de la carte que l’autorité même donne à ce document. Mamadou Diakhaby, Président du Gie Tomboloman de Kharakhéna, de se poser la question de savoir si les cartes d’orpailleur ont une utilité pour eux?
« Les autorités étatiques ne respectent pas les cartes qu’elles nous ont remises, car comment on peut dire qu’on réorganise les diouras avec des personnes bien identifiées et on se lève un bon matin pour dire quon arrête tout dans un pays où le dialogue et la démocratie sont les premiers leviers de la cohésion sociale. Où est le préavis de fermeture de ces sites d’orpaillage? Et pourquoi s’empressent-elles de fermer les sites d’orpaillage, sans aucune explication? Que ne nous rapportent pas quelques sacs de riz pour dire de les partager pour que chaque personne reçoive un kilo de riz. S’il y a famine dans cette partie du pays, ils en seront les seuls responsables, a conclu le Secrétaire général des tombolomen (agents de sécurité) de kharakhéna.
Pour le moment, les populations attendent d’entrer en contact avec les autorités les plus hautes pour demander la non fermeture des « diouras » car, pour elles, il n’est pas question de voir leurs biens s’envoler sans aucune raison.
Lama SIDIBE Correspondant actusen à Kédougou