Dans la perspective de financer les Petites et Moyennes Entreprises (PME), à quelques encablures des élections législative et présidentielle, le Président de la République et son régime semblent être décidés à enjamber le temps et l’espace.
En effet, Actusen.com a appris de sources généralement bien informées que l’Etat, pour donner corps à ces PME, est à la recherche de 100 milliards F Cfa. Et pourrait compter sur la Compagnie ouest-africaine de crédit-bail (Locafrique), entre autres structures. Lesquelles entités se sont, déjà, manifestées pour cet emprunt obligataire, ajoutent les sources de Actusen.com.
En d’autres termes, l’Etat semble avoir trouvé une nouvelle trouvaille, pour contourner le financement de certains de ses projets, qui ne peuvent pas faire l’objet de financements immédiats par le Trésor public.
Pourquoi l’Etat s’attache souvent les services de Locafrique pour financer ses projets, via le crédit-bail?
A la question de savoir pourquoi l’Etat fait souvent recours à Locafrique, via un crédit-bail, pour financer ses grosses œuvres et ce, au détriment des Banques, la réponse sonne formelle : « d’une part, la Compagnie ouest-africaine de crédit-bail peut sortir, immédiatement, les ressources financières dont le Sénégal a besoin», confie-t-on à Actusen.com.
De l’autre, poursuit notre interlocuteur, «avec Locafrique, le Sénégal paie une Commission, considérablement, moins chère que les taux fixés par les bailleurs traditionnels, c’est-à-dire les Banques».
D’ailleurs, «c’est ainsi que, pour permettre au financement de son Programme de culture irriguée, l’Etat avait contracté avec Locafrique qui avait décaissé 7 milliards F Cfa en faveur de la Saed », invoque la même source.
Sur ce, par l’entremise de la Société d’aménagement et d’exploitation du Delta du fleuve Sénégal (Saed), dans le cadre de la production du riz irrigué, 66 299 hectares ont été cultivés par 35 000 producteurs. Avec à la clé, une production de 46 133 tonnes ; pour 175382 d’hectares de riz pluvial et une production de 446215 tonnes ; soit 0,5 ha par exploitation familiale.
Toujours, dans un souci de justifier la propension chez l’Etat à souvent s’attacher les services de Locafrique, on invoque le financement, à hauteur de 20 milliards F Cfa, du Programme national des Domaines agricoles communautaires (Aprodac).
Qui pour financer ces gros investissements d’un coût de 200 milliards F Cfa ?
Par ailleurs, outre ces 100 milliards F Cfa dont l’Etat a besoin pour donner naissance à ces PME, Actusen.com a appris que le régime de Macky Sall devrait lancer, prochainement, un autre emprunt obligataire d’un montant de 200 milliards F Cfa et ce, pour la réalisation de gros investissements.
Reste, maintenant, à savoir si le Ministère de l’Economie et des Finances troquera une fois de plus les Banques contre Locafrique. Qui passe pour être la roue de secours ou le dernier rempart d’un l’Etat désireux d’accoucher de projets, sans disposer de financements immédiats.
Gaston Mansaly (Actusen.com)