En France, deux pétitions lancées à l’initiative d’associations d’étudiants africains en France ont déjà recueillis en trois jours plus de 160000 signatures contre la décision annoncée par le gouvernement français d’augmenter substantiellement les frais d’inscriptions dans les universités françaises, qui ont été décuplés. Les étudiants africains qui constituent près de la moitié des étudiants étrangers en France dénoncent une décision qui va leur fermer la porte des ces universités, malgré les assurances de l’Etat français.
La France est aujourd’hui le 4e pays au monde -et le premier pays non anglophone- quant au nombre d’étudiants étrangers accueillis dans ses universités. Le plan présenté par le Premier ministre Edouard Philippe en début de semaine vise officiellement à attirer plus de ces étudiants, et à les faire participer un peu plus au financement du système universitaire français.
Objectif chiffré, faire passer leur nombre de plus de 320.000 à 500.000 à l’horizon 2027. Et pour financer ce programme, le gouvernement français va faire passer dès la prochaine rentrée académique les frais d’inscription pour les étudiants étrangers de 170 à 2.770 euros en licence. Ils devront s’acquitter de plus de 3.700 euros en master et doctorat contre quelque 240 € actuellement. Une mesure qui va frapper uniquement les étudiants étrangers non européens.
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Le gouvernement promet en échange de faciliter l’obtention des visas, de titres de séjour, d’améliorer les conditions d’accueil des étudiants dès qu’ils poseront le pied sur le sol français, d’ouvrir des campus français à l’étranger, mais aussi de tripler les quelque 7000 bourses d’études qui sont octroyées aux étudiants aujourd’hui.
Un plan «discriminatoire»
Mais pour les étudiants d’origine africaine, le calcul est vite fait. Leur nombre avoisine aujourd’hui les 160000 et ils sont en très grande majorité issus de milieux pauvres. Ils estiment donc que ce plan dont l’objectif officiel est de «favoriser l’attractivité des universités françaises» va plutôt fermer leurs portes aux ressortissants des pays francophones d’Afrique. Un paradoxe à leurs yeux.
Depuis l’annonce de ce plan, les étudiants africains qui se sentent visés par une mesure que certains n’hésitent pas à qualifier de «brutal» et «discriminatoire», sont sous le choc, nous explique Ousmane Bocar Diallo, un des leaders de la fronde qui regroupe les dizaines de milliers d’étudiants sénégalais de France. Il explique que plusieurs associations d’étudiants ressortissants de sept pays africains ainsi que l’Unef, le principal syndicat des étudiants de France, se sont réunies en collectif pour tenter de faire échec à cette politique d’exclusion.
Rfi.fr