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France: évacuation du camp de migrants de La Chapelle dans le nord de Paris

Les migrants installés porte de La Chapelle, dans le nord de Paris, ont été évacués ce vendredi 7 juillet 2017, alors que la situation devenait de plus en plus intenable dans cette partie de la capitale française. L’opération a été lancée peu après 6h du matin. Les personnes évacuées devraient se voir proposer une solution d’hébergement provisoire en Ile-de-France.

C’est une opération d’ampleur, qui a été lancée ce vendredi matin dans le nord de Paris. Quelque 2 771 migrants ont été recensés pendant l’évacuation. Ils étaient installés à proximité de la porte de La Chapelle, compte tenu du manque de capacités d’hébergement et de l’accélération des arrivées ces dernières semaines.

L’évacuation s’est déroulée plutôt dans le calme, selon notre envoyé spécial Pierre Olivier, le gigantesque carrefour ayant été fermé à la circulation et laissé libre pour orienter les centaines de migrants évacués vers une soixantaine de bus mis à disposition, qui les attendaiant dans les rocades alentour.

Près de 350 effectifs de la préfecture de police

C’est par des systèmes de nasses fortement encadrées par les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) que les migrants ont été comptés, avant d’être dirigés vers ces bus. L’opération mobilise « près de 350 effectifs de la préfecture de police ainsi qu’une centaine de personnels de l’Etat et de ses partenaires », selon les autorités.

L’opération est menée par la préfecture de police, la préfecture d’Île-de-France, l’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii), la Ville de Paris et les associations France terre d’asile et Emmaüs.

Des traducteurs munis de mégaphones tentaient de mettre un peu d’ordre. Mais de peur d’être séparés de certains de leurs proches, des migrants forçaient parfois le passage et plusieurs ont fait des malaises, immédiatement pris en charge par les pompiers positionnés tout près.

La police française anti-émeutes (CRS) tâche d’encadrer l’évacuation des migrants et réfugiés de La Chapelle, à Paris, le 7 juillet 2017.Eric FEFERBERG / AFP

Vers une solution d’hébergement provisoire

Peu de migrants savaient que leur campement serait évacué ce vendredi. Des bruits circulaient depuis plusieurs jours, mais sans plus de précisions. Beaucoup se disent néanmoins soulagés. Ils sont même souriants, car ils rappellent que leurs conditions de vie sous le périphérique étaient proprement inhumaines.

L’opération était donc prévisible. Le campement ne cessait de grossir et les conditions de vie s’y dégradaient de fait, sur le plan sanitaire mais aussi en raison de tensions communautaires. Les autorités ont parlé de « risques importants pour la sécurité et la santé » des occupants « comme des riverains ».

La suite, pour les personnes évacuées ? Dans l’après-midi : répartition dans plusieurs gymnases et centres d’urgence près de Paris. Dans les jours qui viennent, elles devront être pris en charge par des structures plus pérennes. Les migrants se verront « proposer une solution d’hébergement provisoire en Île-de-France », assurent les autorités.

Une crise migratoire qui ne se tarit pas

Ouvert en novembre à l’initiative de la maire de Paris, un centre humanitaire pour migrants avait pour objectif de mettre fin à ces incessantes reconstitutions de campements indignes. Le même scénario se répète en effet depuis 2015 : cela fait plus de 30 fois que des camps de ce type sont démantelés à Paris.

Mais depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais, en octobre, la capitale est devenue le plus grand centre de transit pour les migrants souhaitant demander l’asile. Dans quelques jours, le ministère de l’Intérieur doit présenter des mesures sur l’asile et la lutte contre l’immigration irrégulière.

Quant à la maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, elle a dévoilé jeudi une proposition de loi « clés en mains » concernant l’accueil des migrants et l’intégration des réfugiés, avec notamment un haut commissaire chargé de ces questions qui serait placé auprès du Premier ministre.

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