Une marche « pour la justice et la dignité » s’est déroulée ce dimanche 19 mars à Paris pour dénoncer les violences policières. 7 000 personnes étaient présentes selon la préfecture de police, mais finalement peu de jeunes de banlieues, pourtant les principaux concernés par ce phénomène.
Au cœur du XIe arrondissement de Paris, un cortège en fanfare contre les violences policières. Mais à l’intérieur, peu de personnes pour en témoigner. « C’est vraiment par élan de solidarité. Je ne suis pas concernée, je suis blanche, j’habite dans le Xe, mes gamins vont dans de bonnes écoles etc. Mais ce qui s’est passé pour Théo m’a révoltée. Et du coup, j’ai envie de marcher avec eux », explique une manifestante parisienne.
« Il n’y a pas les premiers concernés »
Julien, 19 ans, se présente comme un jeune de banlieue. Il habite la Seine-Saint-Denis et regrette l’absence de ceux qui sont vraiment victimes des violences policières : « Ils ne sont pas assez nombreux à cette manifestation-là. Je préférerais que des banlieusardes et des banlieusards descendent sur Paris pour parler de leur problématique plutôt que des Parisiens. C’est bien, leur soutien, c’est super important, mais ça ne permet pas de régler concrètement la situation puisqu’il y a des concernés ici, mais il n’y a pas les premiers concernés ».
Une espérance, des débats durant la présidentielle
Néanmoins, des jeunes femmes concernées par les violences verbales de la police ont fait le déplacement, à l’image de Clem, jeune femme métissée de 21 ans : « Il n’y a pas de condition particulière pour qu’on se reçoive une insulte raciste en fait. Des fois on entend dire « sale négresse » parce qu’en plus d’être une femme, on est noire ! », s’indigne la jeune femme.
Touchés ou non par les violences policières, beaucoup espèrent que le sujet sera mis sur la table des débats de la campagne présidentielle.
Avec Rfi