Une proposition de loi pour élargir le délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) – c’est-à-dire une incitation à ne pas avorter – aux sites internet diffusant des informations « biaisées » sur l’avortement, est soutenue par la ministre des Familles Laurence Rossignol. Le texte sera débattue jeudi 1er décembre à l’Assemblée.
Ce texte de loi est contesté dans les milieux catholiques et dans les rangs d’une partie de la droite parlementaire. Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, en a appelé directement à François Hollande pour qu’il fasse échec à la création d’un délit d’entrave à l’IVG aux sites internet, en dénonçant une atteinte « grave » aux libertés.
Caroline Roux, déléguée générale d’Alliance Vita, association qui milite contre l’avortement, dénonce un acharnement à faire imposer une information officielle : « sur le site du gouvernement par exemple, il n’y a aucune indication sur les aides et les droits des femmes qui souhaiteraient poursuivre leur grossesse.
Ce que l’on constate, c’est que l’information sur l’IVG s’est considérablement dégradée à force de vouloir banaliser l’IVG comme si c’était un acte anodin. Et je pense que c’est vraiment ne pas respecter les femmes que de faire croire que l’on pourrait avorter sans conséquence, sans état d’âme. »
De son côté Véronique Noseda, coordinatrice nationale du planning familial, préfère parler de sites internet anti-choix plutôt que de sites pro-vie. Elle les juge pernicieux. « Ils font croire aux personnes qui appellent que des avortements pourraiet influer sur la fertilité, ce qui n’est pas vrai. Mais surtout, ils agissent en culpabilisant les femmes qui appellent. Ils souhaitent influencer le choix des femmes et bien sûr dans un sens précis. »