Une semaine après l’attaque chimique contre des civils dans la Ghouta orientale, les Etats-Unis et leurs alliés, la Grande-Bretagne et la France, ont donc riposté cette nuit, en frappant la Syrie. Des frappes annoncées par Donald Trump lui-même. Il était 3 heures à Paris, 21h à Washington. L’administration américaine a donné des précisions, sur les cibles visées, au cours des dernières heures.
Dans un raid conjoint, les Etats-Unis, la France et de la Grande-Bretagne ont bombardé plusieurs cibles militaires en Syrie. Des cibles essentiellement liées au programme chimique Syrien officiellement démantelé depuis 4 ans.
Le site le plus important est situé près de Damas, il s’agirait du centre de recherche de Barzeh, le CERS. Il faisait déjà partie des cibles évoquées par les autorités françaises, en préparation des raids stoppés in extrémis fin août 2013.
Aucun site russe touché
Deux autres cibles au moins sont situées près de Homs dans le centre du pays ont été bombardés, peut-être des sites de stockages clandestins. La ministre de la Défense française Florence Parly parle, elle, de « sites de productions ». L’OSDH, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, évoque aussi le bombardement d’une caserne de la garde républicaine dans les environs de la capitale. Aucun site russe n’a toutefois été touché précise Moscou.
A Damas, la réaction de la défense aérienne syrienne a été modérée quelques tirs de missiles ont été aperçus mais « aucune perte humaine n’est à déplorer » côté américain selon le Pentagone.
Dans la nuit, l’Elysée a publié une vidéo montrant le décollage de quatre Rafales de l’armée de l’air équipé de missiles de croisière. Le ministère des armées assure également que les frégates Fremm ont également été impliqués dans l’opération. Le Royaume-Uni a utilisé aussi quatre Tornado employant des armements similaires. Les Américains ont frappé avec leurs missiles tomahawk.
Le ministère de la Défense britannique, Gavin Williamson, a affirmé que l’action militaire était proportionnée et spécifiquement destiné à détruire les stocks clandestins de produits chimiques pour empêcher le régime d’Assad de les utiliser à nouveau sur le peuple syrien, précise notre correspondante à Londres, Marina Darras.
Une centaine de missiles tirés
Le Pentagone laisse entendre qu’une centaine de missiles aurait été tirés, des frappes donc limitées à des objectifs syriens, limitées dans le temps et destinées surtout à envoyer un message aux autorités syriennes. D’ailleurs l’Elysée précise dans un communiqué, que la France et ses partenaires, vont reprendre dès aujourd’hui leurs efforts aux Nations unies pour la mise en place d’un mécanisme d’enquête sur l’usage de l’arme chimique en Syrie.
Selon James Mattis, le secrétaire d’Etat à la Défense, cette vague de frappes menées conjointement avec la France et la Grande-Bretagne est maintenant terminée, rapporte notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve. « Nous avons envoyé un message clair à Bachar el-Assad. Il est temps de s’unir pour mettre fin à la guerre civile en Syrie (.) Pas de nouvelles frappes prévues pour le moment », précise James Mattis.
Une annonce qui contredit celle de Donald Trump lors de son allocution un peu plus tôt : « L’opération va durer aussi longtemps qu’il le faudra », a en effet promis le président américain.
Des consquénces limitées
Sur le terrain, les conséquences de ces frappes seront certainement limitées, comme c’est à chaque fois le cas lors de frappes dites « punitives ». Cela fait une semaine que tout le monde parle de frappes occidentales en Syrie, l’armée syrienne qui est en guerre depuis sept ans maintenant, et qui compte des conseillers russes, a donc certainement dû prendre des mesures pour se protéger, ou déplacer certains équipements importants.
Dès 2013, par exemple on sait que l’état-major Syrien a Damas a déménagé. Le site qui a été visé, dans la banlieu de Damas, le CERS est trés connu. C’était donc une cible toute désignée. Pas sûr donc, qu’il y ait des choses trés intéressantes à l’intérieur.
Rfi.fr