Le parquet national financier requiert trois ans de prison ferme contre Jérôme Cahuzac et deux ans fermes contre son ex-femme.
Une peine « sévère ». Ce sont les mots employés par la procureur Eliane Houlette pour qualifier ses réquisitions, mercredi. Après un procès riche en révélations, le parquet a demandé trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale et blanchiment, estimant que c’était le juste prix de la « trahison » pour avoir « sacrifié tous les principes pour l’appât du gain ».
« Le procès de la trahison »
Au premier jour de son procès, Jérôme Cahuzac a affirmé que le premier compte qu’il a ouvert en Suisse, en 1992, était destiné au financement des activités politiques de Michel Rocard, dont il était un fervent soutien. « Nous ne saurons jamais si ce que vous dites est vrai. Quel crédit pouvons-nous apporter à votre parole ? », a interrogé Eliane Houlette, mercredi. « Je pense que c’est le procès de la trahison. De votre éducation, de votre serment de médecin. De la confiance de vos électeurs », a-t-elle poursuivi.
« Nous ne saurons jamais si ce que vous dites est vrai »
« Une atteinte considérable à la France »
« Dans l’exercice de vos fonctions, vous avez porté une atteinte considérable à la France », a encore estimé la procureur. « Vous avez flétri l’honneur de ce pays (…) Ce qui n’a jamais été réparé, et ne le sera jamais, c’est l’atteinte portée à ce pays, devenu en quelques jours la risée du monde », a-t-elle ajouté pour justifier la demande d’une peine de prison ferme, non aménageable.
La procureur a par ailleurs requis deux ans de prison ferme à l’encontre de Patricia Cahuzac, qui a « surpassé » son mari « dans la dissimulation de ses avoirs au fisc », et 1,875 million d’euros d’amende à l’encontre de la Banque Reyl, ainsi qu’une interdiction d’exercer en France pendant cinq ans.
Actusen.com avec Europe1