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G20: de nouveaux heurts ont éclaté juste avant le début du sommet de Hambourg

De nouveaux heurts ont éclaté à Hambourg quelques heures avant l’ouverture du sommet du G20, ce vendredi 7 juillet 2017 dans le nord de l’Allemagne. La police fédérale allemande est sur les dents, alors que les chefs d’Etat et de gouvernement des principaux pays industrialisés et émergents du monde sont sur place. Face aux risques d’attentat et de débordement, quelque 20—000 policiers venus de toute l’Allemagne ont été déployés dans la grande cité portuaire.

Sur Twitter, tôt ce vendredi matin, la police allemande a signalé une « opération en cours contre des personnes violentes » lançant des cocktails Molotov et incendiant des « voitures de patrouille » dans le quartier d’Altona, près d’un commissariat de Hambourg.

Sur plusieurs jours, les autorités ont estimé à 100 000 le nombre de manifestants qui pourraient accompagner le sommet du G20 à Hambourg, bastion anticapitaliste en Allemagne. Des manifestants entendraient bloquer l’accès des chefs d’Etat et de gouvernement au centre des congrès.

Des hélicoptères de la police survolaient le port en début de matinée, alors que la nuit a été marquée par des affrontements entre plusieurs milliers de manifestants anti-G20 et les forces de l’ordre – 17 blessés légers dont 15 policiers.

La police de Hambourg a évoqué « un panache de fumée noire » dans l’ouest de la ville. Des voitures ont été incendiées dans différents quartiers et des manifestants auraient bloqué plusieurs intersections et « corridors de transfert », perturbant les déplacements des délégations.

Cette voiture, complètement calcinée, a nécessité l’intervention des pompiers en marge du G20 de Hambourg, vendredi 7 juillet.REUTERS/Hannibal Hanschke

Le syndicat de la police allemande s’est exprimé ce vendredi, condamnant des « attaques massives de groupes d’extrémistes violents ». Il estime que « les auto-proclamés Black Blocks » ont « détourné les manifestations pacifiques de dizaines de milliers de personnes pour s’en prendre délibérément » aux policiers.

Jeudi, la manifestation organisée par l’extrême gauche radicale et baptisée « Welcome to hell » (bienvenue en enfer) avait rapidement donné lieu à des violences et des interventions de la police. Environ 20 000 policiers sont mobilisés pour la sécurité du G20, rappelle notre correspondant Pascal Thibaut.

Et de préciser qu’il s’agit tout bonnement de la plus grande mobilisation de forces de l’ordre de l’histoire de Hambourg. Beaucoup d’experts se demandent comment un tel choix a pu être fait pour un tel sommet, en pleine ville, dans une métropole connue pour abriter une extrême gauche particulièrement radicale.

« Le mouvement autonome a toujours dit, depuis les années 1970, que nous ne reconnaissons pas le monopole de la violence de l’Etat, que des interventions militantes constituent pour nous une option », rappelle Andreas Blechschmidt, porte-parole du projet « Rote Flora » (la flore rouge).

Opération blocage pour ces activistes en marge du sommet du G20 à Hambourg, vendredi 7 juillet 2017.REUTERS/Pawel Kopczynski

Autrement dit, la police fédérale allemande s’attendait à des actions violentes. D’autant qu’elles s’attendaient avant même le sommet à ce que les autonomes hambourgeois bénéficient du renfort d’autres militants radicaux d’Allemagne et de l’étranger, comme l’explique Timo Zill, porte-parole de la police de Hambourg.

« Nous estimons le nombre de manifestants violents entre 7 000 et 8 000 personnes. C’est pourquoi nous avons créé un centre de détention durant le G20, qui peut accueillir jusqu’à 400 personnes. Des juges sont présents sur place et peuvent prendre des décisions », explique-t-il.

L’enjeu est énorme. Le succès du G20 proprement dit est « sur la sellette ». Des violences en grand nombre noirciraient un peu plus le bilan de ce sommet. Pour rappel, l’avenir de l’accord de Paris y est notamment discuté, et il s’agit par ailleurs de la première rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Rfi

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