Le financement du G5 Sahel a été au cœur d’une réunion de haut niveau, lundi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Il s’agissait pour les chefs d’Etat concernés de parler d’une voix forte et unanime pour convaincre la communauté internationale de se mobiliser. Mais contrairement à ce qui avait été annoncé, les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel n’étaient pas tous présents. Il manquait le président tchadien Idriss Deby.
A l’origine, Idriss Deby n’avait pas prévu de se rendre à l’Assemblée générale de l’ONU, tout comme le président nigérien Issoufou. Des doutes planaient aussi pour le président mauritanien.
Mais persuadé qu’il était important de montrer la mobilisation des cinq pays au plus haut niveau pour convaincre la communauté internationale de mettre concrètement la main à la poche, le président malien s’était lancé la semaine dernière dans une mini-tournée auprès de ses homologues, avec une étape à Ndjamena où il avait rencontré Idriss Deby.
A l’issue de cette offensive diplomatique soutenue par la France, Ibrahim Boubacar Keïta avait annoncé avoir convaincu tous ses homologues de faire le déplacement ; une information confirmée par Paris.
Irrité
Finalement, le président tchadien est donc resté à Ndjamena, officiellement pour des raisons de calendrier. Mais selon une bonne source tchadienne, le chef de l’Etat serait particulièrement irrité de la tendance de la communauté internationale à reléguer au second plan les urgences africaines par rapport aux autres foyers de crise dans le monde. Frustré également du manque d’avancées concrètes en matière de financement, le président tchadien n’aurait pas voulu avoir à expliquer une nouvelle fois par A+B la nécessité du déploiement de la force antiterroriste pour la sécurité des pays du Sahel et au-delà, de l’ensemble de la communauté internationale. « Pas question de devoir aller mendier l’aide financière nécessaire », selon les mots de notre source.
Cette absence d’Idriss Déby apparaît donc comme un geste politique fort pour pousser la communauté internationale à moins de débat et plus d’action.
Lors d’un point de presse, Emmanuel Macron a lui indiqué avoir eu Idriss Deby au téléphone qui l’avait averti qu’il ne pourrait aller à New York pour des questions logistiques. Le Tchad reste pleinement mobilisé pour la mise en place de la force G5, a-t-il assuré.
Avec RFI