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Ghosn maintenu en détention, Nissan dans le collimateur de la justice japonaise

Le groupe Nissan, en tant qu’entité morale, est à son tour dans le collimateur de la justice japonaise à la suite de l’arrestation, lundi, du président de son conseil d’administration Carlos Ghosn. Selon le journal Asahi, le constructeur automobile pourrait faire l’objet de poursuites liées à la remise aux autorités de documents financiers inexacts. Les médias japonais multiplient les révélations sur les soupçons de fraude fiscale et de malversations qu’auraient commises Carlos Ghosn et son bras bras droit Greg Kelly, lui aussi arrêté, avec la complicité d’autres responsables du groupe japonais. L’agence de presse Kyodo annonce le maintien en détention pendant dix jours de Carlos Ghosn.

Le tribunal de Tokyo a approuvé ce mercredi la prolongation de la garde à vue de Carlos Ghosn pour une durée de 10 jours supplémentaires, rapportent les médias japonais.

Selon une enquête interne de Nissan, Carlos Ghosn a dissimulé au fisc japonais et aux actionnaires de Nissan la moitié de ses revenus -évalués à 39 millions d’euros-, entre 2010 et 2015. Selon les médias, il aurait aussi omis de déclarer aux autorités boursières le paiement de bonus liés à l’évolution du cours de l’action de Nissan, rapporte notre correspondant à TokyoFrédéric Charles.

Nissan doit avoir sa responsabilité dans la dissimulation de la part du salaire réel de son patron. Carlos Ghosn n’a pu falsifier seul des données: la responsabilité en incombe aussi à l’entreprise et, si faute il y a, Nissan pourrait faire l’objet de poursuites judiciaires.

D’après le journal Nikkei, deux responsables de Nissan, proches de Carlos Ghosn, ont joué un rôle au niveau d’une filiale néerlandaise dans l’achat de somptueuses résidences dans quatre pays et mises à disposition de Carlos Ghosn. Ces deux responsables de Nissan coopèrent avec la justice en échange d’une réduction de peine s’ils sont condamnés.

Thierry Bolloré prend les rênes «à titre provisoire»

Le conseil d’administration de Nissan doit se prononcer jeudi sur une proposition de limogeage de son président. Et Mitsubishi Motors (MMC), également membre de l’alliance, tiendra un conseil pour décider du sort de Carlos Ghosn. Côté français, le conseil d’administration de Renault a désigné mardi soir le numéro deux de l’entreprise, Thierry Bolloré, pour assurer l’intérim de Carlos Ghosn, qui reste pour l’instant PDG. M. Bolloré, bras droit de Carlos Ghosn depuis février dernier, s’est vu confier «à titre provisoire» la direction exécutive du groupe.

Rfi.fr

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