En soutien aux quelque 1 500 Palestiniens qui ont entamé il y a dix jours une grève de la faim dans les prisons israéliennes, une grève générale a été organisée jeudi en Cisjordanie.
Rues vides, transports à l’arrêt, rideaux de fer des magasins baissés… la grève était observée dans toutes les villes de Cisjordanie, jeudi 27 avril. Seuls les médecins et les lycéens qui passent bientôt leur baccalauréat étaient exemptés. Cette grève générale très suivie intervient dix jours exactement après le début de la grève de la faim de quelque 1 500 Palestiniens dans les prisons israéliennes à l’appel de Marwan Barghouthi, leader emprisonné du parti Fatah.
Dans la bande de Gaza, autre territoire palestinien distant de quelques dizaines de kilomètres de la Cisjordanie mais gouverné par le Hamas islamiste, grand rival de l’Autorité palestinienne, les institutions publiques comme les écoles non administrées par l’ONU ou les banques sont restées fermées.
Une grève générale « sans précédent depuis des années » en Cisjordanie
Quelques heurts avec les forces israéliennes ont émaillé la journée, notamment au checkpoint de Bet El, l’un des lieux de confrontation privilégiés par la jeunesse palestinienne contre l’occupation. Des heurts, également restreints, se sont produits ailleurs à la périphérie de Ramallah, à proximité de la colonie de Psagot.
Le suivi de la grève générale en Cisjordanie « est sans précédent depuis des années », a indiqué à l’AFP Khalil Rizeq, qui dirige l’Union des chambres de commerce palestiniennes. « Tous les secteurs palestiniens, comme les transports, les boulangeries, les magasins, l’ensemble du secteur privé et des institutions commerciales participent », a-t-il souligné. Et ce n’est que « le début », a-t-il ajouté.
Le sort des prisonniers est particulièrement sensible parmi les Palestiniens : plus de 850 000 d’entre eux (pour une population actuelle de 4,5 millions dans les Territoires) sont passés par les prisons israéliennes depuis le début en 1967 de l’occupation israélienne. Les 1 500 prisonniers grévistes de la faim n’ingèrent que de l’eau et du sel. Responsables et défenseurs des droits de l’Homme s’inquiètent de leur état de santé et préviennent que la mort de l’un d’eux pourrait mener à une « explosion ».
Avec AFP