La Guyane se prépare à vivre lundi un blocage moins « total » que prévu, le collectif Pou La Gwiyann dékolé, qui pilote le mouvement social agitant le département, ayant décidé d’assouplir la mesure, très critiquée au sein de la population.
En Guyane, la contestation met de l’eau dans son vin. Le collectif Pou La Gwiyann dékolé, qui pilote le mouvement social agitant la département depuis bientôt trois semaines, a décidé d’assouplir son blocage qui sera moins « total » que prévu, lundi 10 avril. La mesure était vivement critiquée au sein de la population.
Si tous les véhicules, à l’exception des engins d’urgence, seront bien empêchés de franchir les barrages érigés dans les villes, « on ne peut pas aujourd’hui faire des blocages pour empêcher les piétons, les vélos et les scooters de passer », a reconnu Olivier Goudet, un porte-parole des 500 Frères contre la délinquance, interrogé dimanche soir par des journalistes.
Un blocage total très contesté par la population
Samedi, un membre du collectif avait pourtant annoncé la « fermeture totale jusqu’à nouvel ordre » des barrages à partir de dimanche minuit (5 h à Paris), même pour les personnes à pied, à moto ou à vélo.
L’annonce du blocage total des barrages, jusqu’alors gérés avec une certaine souplesse, avait provoqué la mobilisation des opposants à la poursuite du mouvement. « Il n’est pas tolérable de se voir refuser le droit de circuler librement sur le territoire. (…) Une partie de la Guyane a peur de s’exprimer », affirment les signataires d’une pétition en ligne qui a recueilli plus de 1 800 paraphes. Plus de 2 000 internautes faisaient partie dimanche d’un groupe Facebook intitulé « Stop aux barrages en Guyane« .
La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a demandé dimanche au collectif de « lever les derniers barrages ».
La Guyane connaît depuis plus de deux semaines un mouvement social marqué par des revendications sécuritaires, sanitaires et éducatives. Une « grève générale illimitée » a été décrétée le 25 mars, paralysant l’activité économique.
Avec AFP