Après plus d’un mois de blocage, un accord a été finalement signé ce vendredi 21 avril en Guyane entre le collectif qui mène le mouvement social depuis un mois, l’Etat et les élus guyanais.
Avec notre envoyée spéciale à Cayenne, Alice Pozycki
Les Guyanais attendaient cet accord de pied ferme. Ils étaient plusieurs centaines ce vendredi à se tenir debout, devant la préfecture de Cayenne, à acclamer le collectif Pou la Gwiyann dékolé (« Pour que la Guyane décolle ») qui a signé le protocole.
C’est l’aboutissement d’un dialogue « jamais rompu », se félicite Martin Jaeger, le préfet de Guyane. « Il n’y a jamais eu, tout au long de ce conflit, de conflit entre l’Etat et la population. Il y a eu des attentes, des discussions, des exigences, mais il n’y a jamais eu de refus de l’Etat, de la démocratie », se félicite-t-il.
Cependant, le porte-parole du collectif Pou la Gwiyann dékolé Davy Rimane, ne parle pas encore de victoire. « C’est un bon début. C’est maintenant que les choses sérieuses vont commencer. Il va falloir tenir la distance. On a hâte de voir les fruits de cette lutte », confie-t-il.
Cet accord comprend le plan d’urgence de 1,8 milliard d’euros, déjà accordé par le gouvernement début avril, ainsi que les avancées obtenues par le collectif ces dernières heures. Celles-ci sont en réalité plutôt maigres. Le point le plus important portait sur les 2 milliards d’euros supplémentaires que réclamait le collectif et que le Premier ministre Bernard Cazeneuve avait dans un premier temps qualifié d’irréalistes. L’Etat a finalement reconnu que la Guyane a besoin de cette aide supplémentaire et promet de les examiner en priorité.
Un engagement timide. L’Etat ne va pas mettre immédiatement la main au porte-monnaie. Surtout, cela n’engage pas le prochain gouvernement. Cet accord permet donc surtout au collectif Pou la Gwiyann dékolé de sortir de ce conflit la tête haute. A défaut d’un décollage immédiat, la Guyane va donc redémarrer dès ce samedi avec la levée des barrages.
Rfi