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Hier, va-t-en guerre ; aujourd’hui, tout miel avec Macky : passé-présent d’un Bamba méconnaissable

Le réchauffement du coup de froid dans les relations entre Bamba Fall et Macky Sall continue de faire parler de lui. Tout comme, beaucoup se demandent jusqu’où ira ce rapprochement entre les deux hommes. En attendant, SourceA replonge ses lecteurs dans le discours va-t-en-guerre et les certitudes d’hier de Bamba Fall sur Macky Sall et son régime.

Avant-hier, le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le Directeur de Cabinet du Président, Oumar Youm, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, ainsi que le Directeur général de Le Soleil, Yakham Mbaye, se sont rendus chez le maire de la Médina, Bamba Fall. Qui, à cette occasion, n’a pas non seulement tari d’éloges à l’endroit des tenants du Pouvoir, mais aussi, a manifesté toute sa disponibilité à travailler aux côtés du régime en place, non sans égratigner ses ex-amis de la Coalition «Mankoo Taxawu Seneegal». Mais beaucoup se torturent les méninges pour comprendre pourquoi ce rapprochement entre l’édile de la Médina et le camp de Macky Sall. Tout comme, nombre d’observateurs de la scène politique veulent savoir jusqu’où mènera cette idylle entre l’édile de la Médina banni des rangs du Parti socialiste et le Président de la République.

En attendant de trouver des réponses à ces deux questions, SourceA plonge ses lecteurs dans un passé récent, fait de déclarations surréalistes de Bamba Fall, qui a toujours gémi de bonheur, en accablant de ses sarcasmes le Chef de l’Etat. A cet effet, voici, entre autres, quelques morceaux choisis des tirs nourris de Bamba Fall contre Macky Sall :

Dans les colonnes du quotidien Les Echos du 3 juillet 2017, Bamba Fall narguait le Président de la République en ces termes : « tout ce qu’ils font depuis qu’ils sont là, c’est de terminer ce que Wade a commencé. C’est juste ce que Karim Wade avait entamé comme chantiers qu’ils sont en train d’inaugurer« .

Le 12 juillet 2017, le maire de la Médina décochait des rafales en direction du Président Macky Sall et de son mode gestion. “Macky avait annoncé une gestion sobre et vertueuse, mais nous avons tous constaté qu’il fait plutôt une gestion clanique et vicieuse« . Toujours dans son indignation contre les actes que posent Macky et son Gouvernement, le compagnon du maire de Dakar (jusqu’à quand ?), qui fustigeait l’emprisonnement de Khalifa Sall, pilonnait le maquis de la sorte : « il (Ndlr : Macky Sall) a emprisonné Khalifa Sall, pour enrichissement illicite, mais qu’il nous dise d’où il tient ses 8 milliards F Cfa qu’il a déclarés comme patrimoine, lui qui a été locataire jusqu’en 2000« .

14 juillet 2017 : Bamba Fall, tête de liste départementale de la Coalition «Mankoo Taxawu Senegaal», qui se muait en pyromane, mettait le feu sur le Palais. Et brûlait tout ce qui touche à la Mouvance présidentielle. «Dans ses projets d’émergence, Macky Sall n’a pas pris en compte les intérêts des Médinois, ni école ni éclairage. Si Médina est arrivé à ce stade, c’est grâce à Khalifa Sall, mais malheureusement ils lui ont coupé l’herbe sous le pied», disait-il. Non sans accuser Macky d’œuvrer contre les intérêts des Sénégalais en filant tous les projets juteux aux étrangers, qui s’enrichissent sur le dos du pauvre contribuable sénégalais. Pour donner corps à ses accusations, Bamba Fall citait, à l’époque, la construction de l’autoroute à péage « Ila Touba » (qu’il disait « inutile ») dont les recettes vont dans les poches des Français, la construction de la cité de l’émergence confiée aux Marocains…

Le 19 juillet 2017, en visite de proximité, dans l’après-midi, à la Commune de Fann-Amitié-Point E, et accompagné du maire Palla Samb, Bamba Fall avait dénoncé ce qu’il qualifie de “pratiques indignes des membres de la Mouvance présidentielle”, parlant de l’achat de conscience . « Macky dafa aay gaaf” (Macky porte la poisse), car tout est hausse dans ce pays, chômage, vivres, pénuries d’eau, accidents et autres catastrophes morteles », avait-il, lourdement, porté une charge contre le chef de l’Etat.

Le 20 juillet 2017, le maire de la Médina disait : « Macky n’a pas de vision pour le pays”. Estimant que «le Président de la République préfère s’entourer de “vieillards” (Niass, Tanor, feu Djibo Kâ, Abdoulaye Makhtar Diop, Robert Sagna…)”.

Le 24 juillet 2017, le maire de la Médina, réagissant à la décision du Président Macky de saisir le Conseil constitutionnel, pour que les Sénégalais puissent voter avec permis, passeports, récépissés, entre autres, expliquait que «tout ceci n’était ni plus ni moins qu’un “aveu d’échec. Demander à ce qu’on ait recours à l’ancien fichier est un aveu d’échec et une insulte aux électeurs”. Ce jour-là, mitrailleuse toujours en main, il vidait son chargeur sur le Chef de l’Etat. En lui disant : “gouverner c’est prévoir, mais malheureusement notre Président fait du pilotage à vue”.

Le 3 janvier 2018, lors du premier renvoi du procès de Khalifa Sall, Bamba Fall, refusant de déposer les armes, s’indignait de la sorte : “le Tribunal est, maintenant, un abattoir et je vais vous dire que le Maire de Dakar ne sera jamais sacrifié. Car, son arrestation est un processus visant à éliminer un candidat potentiel en 2019”.

Poursuivant, il ajoutait : “c’est un complot politique soutenu par le Parti socialiste et nous allons continuer à poursuivre notre combat pour sa libération immédiate”.

Le 3 novembre 2017, dans son combat contre la Coalition au pouvoir, le premier magistrat de la Commune de Médina n’a pas épargné les plus fidèles alliés de Macky Sall que sont Tanor et Niass. « Moustapha Niass est en train d’écrire la page la plus sombre de l’histoire de l’Assemblée nationale. Au nom de votre âge, de votre relation avec Khalifa Sall, vous êtes une honte pour cette Hémicycle. Ça devient grave quand l’Assemblée viole ses propres lois. Cette 13e Législature s’annonce médiocre de par sa majorité mécanique« , s’est-il défoulé sur le Président de l’Hémicycle.

Dans un entretien accordé à Actusen.com le 24 novembre 2017, l’édile de la Médina était encore revenu sur la violation des droits de Khalifa, orchestrée par le régime.

 » On a toujours dénoncé les violations flagrantes des droits de Khalifa Sall, depuis son élection, en tant que député, au lendemain du scrutin du 30 juillet 2017. Khalifa doit comparaître, librement, devant ses pairs.

La Commission lui a envoyé une lettre, pour lui notifier qu’il sera entendu, mais elle n’est jamais venue. D’autant plus qu’il n’a pas été mentionné le lieu de l’audition, dans la lettre de notification.

Or, son statut de député élu par le Peuple lui confère, conformément à l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, d’être entendu et défendu par ses pairs. Inutile de vous dire qu’aucune de ses règles n’a été respectée« . Mais lors de cet entretien, Bamba Fall n’avait pas appuyé le doigt sur la gâchette pour faire feu contre Macky Sall. Bizarrement !

Ndèye Aminata DIAHAM (SourceA)

 

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