Cinquante huit ans de tâtonnement, cinquante huit ans d’hésitation et de papotage, cinquante huit ans de stagnation et de promesses mirobolantes, cinquante huit ans d’auto-colonisation et d’auto -sujétion, bref cinquante huit ans de dèpendance perpétuelle, de sous-dèpendance et de sur-dèpendance. Avril 1960 jusqu’Avril 2018, nous voilà au pays du banditisme Etatique où les gouvernants recèlent les cartes d’électeurs des citoyens et leurs privent le droit de vote, où l’on aperçoit le niveau de développement le plus humiliant et le plus décevant dont on ignore les véritables causes. Un pays soubresauté par une fébrilité Etatique, une gouvernance fiévreuse et vicieuse qui montre à tel point qu’on est loin de la vertu gouvernementale, une politique économique fragilisée par l’endettement et l’inféodation aux institutions financières internationales, un tissu économique bradé jusqu’au point mort, tenez-vous bien c’est le Sénégal d’aujourd’hui dont on parle .
Des dirigeants à l’image d’une élite politique marionnette de l’occident et « roi » chez elle, fantoche devant l’assaut de l’impérialisme et « dictateur » devant son peuple, sont à la commande. A vrai dire, de la télécommande et du téléguide et ce, depuis l’hémisphère Nord. Des Hommes à qui nous avons célébré la venue au pouvoir en leur confiant pouvoir et argent, femmes et hommes, enfants et adultes , l’avenir de quatorze millions de sénégalais et de gorgorlus , avec beaucoup de confiance et de conviction pour espérer diagnostiquer le problème, rétablir la situation, panser les plaies de la tragédie coloniale, nous prennent comme des cobayes, marchent sur nos pieds et nous piétinent. On se doit de ni réagir, de ni réclamer justice, vérité ; que du forcing et du matey gouvernemental.
La Corée du Sud dont on partageait le même PIB en 1960, nous fournit aujourd’hui de l’assistance économique et technologique. Quelle honte pour notre pays, quel recul pour nos dirigeants. L’indépendance dont on chante, tant magnifiée et glorifiée partout par nos élites politiques, n’est que fusible, elle n’est qu’une vèritable bombe à retardement qui ne peut trouver son alibi que dans la chanson de l’hymne national et la prononciation « non matérialisée » de la devise.
Le mot d’ordre est donc unique et l’appel est à la remobilisation des esprits, à la renaissance des mentalités, au réveil des patriotes et des Hommes d’Etat. Où sont les élites authentiques du pays de la téranga, où sont les Sages, où sont les universitaires ? sortez du mutisme et
réveillez-vous, le temps passe ; prenez soin de vous. Le bateau est mal embarqué, les conducteurs sont ivres, frappés par l’avidité au pouvoir et la recherche boulimique de frics. Vous devez porter la robe d’avocat du peuple souverain pour défendre sa cause.
Ndiaga NIASSE
Ecrivain-chercheur à UGB
Tel : 77 732 12 50