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Inondation, problème d’évaluation des eaux,  manque de désinsectisation:  »Diahanama » à Tivaoune Diaksao et Diamaguène 

Les fortes pluies, qui se sont abattues sur la capitale sénégalaise, n’ont pas été sans conséquences. En effet, le débit des averses a été si fort que plusieurs localités dans Dakar se sont retrouvées, sous les eaux, posant, ainsi, le problème d’évacuation de l’eau de pluie. Une tournée faite par Source A, dans la banlieue dakaroise, précisément dans les localités de Diamaguène et Tivaouane Diaksao, permet de se rendre compte de  »diahanama » (enfer), dans lequel se trouvent les populations. D’ailleurs, harcelées par les inondations, le manque d’évacuation des eaux, l’absence de désinsectisation des points d’eau, les victimes dénoncent l’inaction des autorités qui les ont abandonnées à leur triste sort. 
Le retard du démarrage de l’hivernage avait inquiété plus d’un. Mais depuis que le ciel a ouvert ses vannes, de fortes pluies se sont abattues, sur toute l’étendue du territoire, laissant, au passage, un lot de dommages aussi bien humains que matériels. A Dakar, ce sont les inondations, qui ont le plus inquiété les populations. Surtout, dans la banlieue.

Pour certains, ces problèmes sont liés à un manque ou défaillance des infrastructures d’évacuation des eaux. D’ailleurs, à ce sujet, les populations ont engagé la responsabilité des autorités compétentes. Au moment où celles-ci avancent la thèse, selon laquelle ce sont les populations, elles-mêmes, qui participent à l’obstruction des canaux d’évacuation des eaux.

 Les populations se plaignent de l’inaction des autorités

Dans le cadre de ses reportages sociétaux, Source A est allé dans la banlieue s’enquérir de la situation. Il est 11 heures, à Diamaguène. A première vue, l’on se rend compte de l’ampleur des inondations causées par les eaux pluviales. Cela fait 24 heures, depuis les dernières averses, et le quartier est toujours envahi par les eaux.

A quelques encablures du Secteur de la menuiserie, non loin du bassin de rétention, nous retrouvons Aliou Cissé. Ce quinquagénaire, qui se prélasse sur sa chaise pliante, devant chez lui, était en pleine discussion avec son frère. Interpellé sur le problème des inondations, l’homme dénonce une négligence des autorités.
«Vous voyez bien l’eau juste en face», dit-il, en désignant une flaque d’eau aussi large qu’un petit étang. «Voilà ce à quoi nous sommes confrontés, à chaque hivernage. Quand il pleut, l’eau ne passe pas, alors que nous sommes à 30 mètres du bassin de rétention. Il faut que les autorités consentissent des efforts, pour aider la population.

Pourquoi ne pas mettre en place des tuyaux Pvc, qui vont permettre d’évacuer l’eau vers le bassin. Ici, à Diamaguène, les autorités ne font pas, correctement, leur travail. La preuve, tout récemment, avant-hier, pour être plus précis, les jeunes se sont mobilisés pour faire une manifestation».

Aliou Cissé : «jamais les Services d’hygiène ne viennent, ici, pour faire des opérations de désinsectisation, même pas également l’Onas, qui doit vérifier tous les canaux d’évacuation avant l’hivernage, parce que c’est leurs travails»

Aliou Cissé, qui déplore le manque d’assistance des autorités, informe que, depuis un certain temps, les populations sont abandonnées à leur sort. «Auparavant, il y avait une machine et un camion qui étaient mis à disposition, pour permettre de purger l’eau. Mais, depuis quelques années, on a remarqué un relâchement des autorités, en ce sens.

Et, c’est la population, qui se mobilise pour créer des voies, afin de permettre à l’eau de passer. Les inondations persistent, d’année en année. La situation devient plus grave. Les eaux, qui stagnent, peuvent faire proliférer des épidémies. Jamais les Services d’hygiène ne viennent ici pour faire des opérations de désinsectisation, même pas également l’Onas, qui doit vérifier tous les canaux d’évacuation, avant l’hivernage, parce que c’est leur travail.
La pluie d’hier a causé beaucoup de dégâts, dans notre quartier. Même nos femmes ne parvenaient pas à se rendre au marché, faute de voie praticable. Il faut que les autorités descendent sur le terrain et constatent ce que la population de la banlieue endure», a conclu Aliou Cissé.

Ndèye Ndiaye : «ce bassin nous apporte une petite amélioration, mais la propagation des moustiques nous rend la vie impossible»

Outre le problème d’évacuation des eaux stagnantes, les habitants de Diamaguène se plaignent, aussi, des désagréments causés par le bassin de rétention. Et, c’est Ndèye Ndiaye, qui nous en dira un peu plus. A en croire la jeune femme, même si le bassin facilite un peu l’évacuation des eaux, il se trouve être un nid favorisant la prolifération des moustiques, exposant, ainsi, les riverains aux pathologies comme le paludisme.

«Ce bassin nous apporte une petite amélioration, mais la propagation des moustiques nous rend la vie impossible. Si, seulement, la Mairie pouvait nous aider, en déployant des agents des Services d’hygiène, pour faire des opérations de désinsectisation, ce serait vraiment bien. Les Associations de quartiers font souvent des publications dans les réseaux sociaux, pour lancer un message et, par la même occasion, interpeller les autorités. Mais jusqu’à présent, on ne voit rien».

«Les Associations de quartiers font souvent des publications dans les réseaux sociaux, pour lancer un message et, par la même occasion, interpeller les autorités. Mais jusqu’à présent, on ne voit rien»
Quid des bassins qui sont transformés en dépotoirs d’ordures ? Notre  interlocutrice dira : «il y en a qui disent que c’est nous qui jetons des ordures, mais ce n’est pas la réalité. Les camions de ramassage d’ordures passent, tous les jours, dans notre quartier. Je reconnais que, dans certaines zones, les canaux sont devenus des dépotoirs d’ordures, mais ce n’est le cas chez nous. Et pourtant, à chaque pluie, les eaux nous envahissent», a-t-elle témoigné.

Omar Dème : «pour trouver une solution à cela, une Commission de suivi a été mise en place, pour servir de relais aux autorités ; malheureusement, les choses ne s’améliorent pas»

Pour ce jeune activiste du quartier, la situation est plus que délicate. Oumar Dème, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avance que non seulement les autorités n’interviennent pas, mais elles refusent même de donner suite aux messages, qui leur sont adressés. «Cette pluie d’hier a causé beaucoup de dégâts. Il vous suffit de faire le tour du quartier, pour le constater.

En ce moment, nous vivons une situation très compliquée. Chaque année, c’est comme ça, et jusqu’à présent, le problème n’est pas résolu. Pour trouver une solution à cela, une Commission de suivi a été mise en place, pour servir de relais avec les autorités, malheureusement, les choses ne s’améliorent pas. Les Services passent, uniquement, dans les boutiques d’alimentation, mais jamais dans les quartiers, pour effectuer des opérations de désinsectisation», a déploré notre interlocuteur.

Après avoir recueilli les opinions des populations, votre quotidien a tenté, vainement, d’entrer en contact avec le maire de la localité. Mais ses tentatives ont été vaines. Après la Mairie,Source A a eu un entretien téléphonique avec  le directeur d’exploitation et de contrôle de l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas), afin d’échanger sur la question d’inondation de certaines Zones de la banlieue, depuis 20 ans.

«On parle, de moins en moins, des inondations, pour une simple raison. Depuis 1992, avec la planification de lutte contre l’inondation mise en place par l’Etat, la construction de bassin de rétention, les conduites d’évacuation ont permis de réduire pas mal de problème, au niveau de la banlieue. Cela a permis, au moins, de réduire, considérablement, tous les problèmes qu’on a eus, au niveau de la campagne».

Pèdre Sy, directeur d’exploitation et de contrôle de l’Onas : «on parle, de moins en moins, des inondations ; la planification de lutte contre l’inondation a permis de réduire pas mal de problèmes»

«Les réseaux ont été consultés, les bassins de pompage ont été construits. Nous faisons de l’entretien, avant l’hivernage pendant et après ; donc, on ne parle plus d’inondation au niveau de la banlieue. Vous avez vu que, l’année passée, on n’a pas entendu parler d’un très grand problème, cette année, aussi, avec les pluies qui sont abattues, il n’y a pas tellement de problème dans les Zones où les investissements ont été mis en place. Ils permettent, ainsi, de résoudre, de manière considérable, les problèmes qu’on rencontrait dans banlieue, pendant l’hivernage», ajoute Pèdre Sy.

Poursuivant, il ajoute : «il peut arriver qu’on ait quelques points d’eau, c’est normal. Mais la majeure partie de la population n’est plus impactée. Rien qu’à Dakar, une centaine de stations de pompage, pour permettre de régler ce fléau et des réseaux ont été mis en place dans certaines Zones. Et, l’entretien de ces réseaux-là se fait avant, pendant et après hivernage. Une situation qui permet de régler, quasiment, le problème de l’inondation», conclut le directeur d’Exploitation et de Contrôle de l’Onas.

Malang Faty (Stagiaire)-Actusen.sn

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