Devant 83 pays venus de tous les coins de la planète, le ministre de la Justice, SidikiKaba, invité par les organisateurs, à intervenir sur un débat de haut niveau, sur la thématique, «ONU70 : Les droits de l’homme au centre des préoccupations mondiales», a tenu en haleine l’assistance, après les discours délivré par le Secrétaire général des Nations Unies BanKiMoor, la reine de la Belgique en charge de promouvoir les Objectifs du Développement Durable (ODD). L’intervention du ministre a reçu une acclamation nourrie de l’assistance, surtout de la part des représentants et invités venus de l’Afrique.
Il a rappelé l’attachement du Sénégal, notamment du Président de la République Macky SALL, «aux principes et valeurs de la Charte des Nations Unies à travers la trilogie : Paix-Sécurité, Droits de l’Homme et Développement ». «C’est pourquoi, fait-il remarquer, notre pays a quasiment signé, ratifié et mis en œuvre au plan national tous les instruments internationaux adoptés au sein des Nations Unies pour la promotion et la protection des Droits de L’Homme».
Non sans rappeler aussi que l’histoire retiendra surtout que le Sénégal fut le premier pays à ratifier en 1999 le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale créé en 1998». Et le ministre de la Justice d’expliquer le rôle majeur que le Sénégal a joué en donnant son accord en 2012 «à la proposition de l’Union Africaine de juger, au nom de l’Afrique, à Dakar, l’ancien président Tchadien Hissène Habré».
Pour Me SidikiKaba, «ce procès historique en terre africaine, a permis de rendre justice à des milliers de victimes de toutes sortes d’atrocités et de donner l’espoir à toutes les victimes du Monde que le temps de la justice si parfois long arrivera toujours». Qui plus est, il reste aussi et surtout la victoire du courage, de l’abnégation et de la patience des victimes, de leurs ayants-droits et de la société civile tchadienne et internationale», mais également «la preuve que l’Afrique a la ferme volonté d’en finir avec l’impunité et que les africains ne sont pas contre la justice pénale internationale».
En sa qualité de Président en exercice de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la CPI, il déclare avoir « toujours fondé (son) action sur quatre piliers fondamentaux pour tenter d’atteindre les objectifs d’une justice pénale internationale impartiale et équitable : le raffermissement des relations entre la CPI et tous les Etats, notamment ceux d’Afrique, afin de dissiper par un dialogue constructif et assidu la perception négative répandue d’une justice internationale sélective et discriminatoire qui ne viserait que les africains ; le renforcement de la coopération entre les Etats et la Cour, car cette dernière ne dispose ni d’armée ni de police pour poursuivre ou exécuter ses décisions».
Le Garde des Sceaux a aussi plaidé pour «le développement de la complémentarité entre la Cour et les systèmes judiciaires nationaux afin que les auteurs des crimes relevant de la compétence de la Cour soient jugés dans les lieux où ces crimes ont été perpétrés, à travers des procès justes et équitables». Une occasion pour appeler à «travailler à l’universalité du Statut de Rome, pour mettre fin à l’impunité universelle de crimes commis par tous les ressortissants de tous les pays du Monde et qui froissent la conscience universelle».
Si le ministre de la Justice salue les immenses efforts de l’Onu «en, faveur des droits fondamentaux de la personne humaine (…), il relève aussi le tableau désolant d’une réalité : «des violations massives des droits humains continuent de sévir partout dans le monde et souvent contre les couches les plus vulnérables. Et dans les situations de conflits, les femmes sont prises pour cibles de guerre, et sont victimes de toutes les formes de crimes sexuels et de violences à caractère sexiste. Et ce sont les enfants soldats qui sont commis à des tâches d’inhumanité et de criminalité. On leur ôte ainsi le droit à un avenir. Et ce sont des millions de réfugiés qui sont dans le désarroi et perdus».
Pour le ministre de la Justice, «cette situation d’injustice, d’intolérance, est inacceptable au 21ème siècle et ne saurait perdurer davantage. Nous avons les moyens de nous y opposer et de constituer un puissant rempart contre l’extrémisme violent, le terrorisme, la xénophobie pour respecter et assurer une égale dignité à tous».
Et de conclure en ces mots forts : «la promotion, la protection et la défense des droits de l’homme individuels et collectifs doivent, plus que jamais, demeurer le premier des enjeux de la politique internationale. Ces droits qui sont individuels, interdépendants, inviolables et universels ne doivent pas être l’otage des intérêts géopolitiques et géostratégiques. Pour y parvenir, ces droits doivent être l’affaire de tous pour que tous les êtres humains aient droit aux droits sans distinction sans discrimination et sans exclusion».
Dans l’après-midi, le ministre de la Justice a été le point d’attraction lors de son intervention sur un débat interactif axé sur le thème : «Construire les fondements des droits de l’homme : Gouvernance, état de droit et accès à la justice».
Notons qu’il a été choisi pour poser une question à celle ou celui parmi les candidats qui succédera à BanKimoon au poste de secrétaire général des Nations Unies.
NEW-YORK. Soro DIOP (correspondance particulière)