Le Premier ministre israélien fait l’objet de deux enquêtes pour corruption et abus de confiance. Les enquêteurs estiment avoir obtenu suffisamment d’éléments pour engager des poursuites contre le chef du gouvernement dans ces deux dossiers. Le Premier ministre, lui, s’est à nouveau défendu ce mardi 13 février de toute infraction à la loi.
Depuis le début de ces enquêtes, Benyamin Netanyahu n’a eu de cesse d’affirmer qu’il n’avait rien fait de répréhensible. Il l’a redit, ce mardi soir, dans une allocution télévisée: les enquêteurs ne trouveront rien «car il n’y a rien», dit-il. «Je n’ai qu’une seule chose en tête: le bien d’Israël», a t-il assuré.
Le Premier ministre se dit victime d’une attaque, affirmant avoir dû faire face à ce type de manoeuvres quasi-quotidiennement depuis son élection. «Ce jour n’est pas différent», a t-il lancé, soulignant que plus de la moitié des conclusions de la police ne sont pas suivies par le procureur.
Le chef du gouvernement exclut toute démission. Il assure que la législature ira au terme de son mandat, jusqu’en 2019. Et il se pose comme candidat à sa succession, déclarant: «je suis sûr qu’aux prochaines élections, j’obtiendrai de nouveau votre confiance». Benyamin Netanyahu n’entend pas quitter la vie politique et affirme qu’il continuerait à diriger le gouvernement.
Que va faire le procureur ?
Le dossier va désormais arriver sur le bureau du procureur général. C’est lui qui peut prononcer une éventuelle mise en examen de Benyamin Netanyahu. Avichaï Mendelblit est un proche du chef du gouvernement, il a été nommé dans ses fonctions par Benyamin Netanyahu. Mais peu d’analystes semblent penser qu’étant donné la sévérité des conclusions de la police, il puisse classer sans suite les deux affaires.
Mais une éventuelle mise en examen ne sera pas prononcée avant plusieurs mois. Et même s’il est inculpé, la loi israélienne n’est pas claire sur l’obligation de démission du chef du gouvernement. Benyamin Netanyahu devrait donc chercher à se maintenir, tant que son départ ne lui est pas imposé… soit par la Cour suprême soit par son propre parti. C’est sous la pression des élus de son camp que son prédécesseur, Ehud Olmert, accusé lui aussi de corruption, s’était retiré.
Deux enquêtes visent du chef du gouvernement
Dans les deux enquêtes qui visent le chef du gouvernement, la police estime avoir obtenu assez d’éléments pour recommander sa mise en examen. Dans les deux dossiers, elle préconise de retenir trois chefs d’accusation : corruption, fraude et abus de confiance.
Dans le premier dossier, les enquêteurs estiment que le chef du gouvernement a bien accepté des cadeaux indus de la part de deux riches hommes d’affaires. Il est question de cigares et de bouteilles de champagne pour des sommes de plusieurs dizaines de milliers d’euros au moins.
Dans le second, aux yeux de la police, Benyamin Netanyahu a bien essayé de négocier avec le propriétaire du principal journal israélien, Yediot Aharonot, une couverture médiatique plus favorable. Ses conclusions ont été transmises au procureur général, seul capable de décider d’une éventuelle mise en examen du chef du gouvernement.
Rfi.fr