Après s’être acquitté de sa caution d’un milliard de yens (7,9 millions d’euros) ce mercredi matin, Carlos Ghosn a quitté le centre de détention de Tokyo où il était incarcéré depuis le mois de novembre, sur des soupçons de malversations. Une libération très médiatisée et un futur proche sous très haute surveillance pour l’ancien patron automobile.
C’est entouré de gardiens et le visage couvert d’un masque blanc et de lunettes, que Carlos Ghosn s’est engouffré dans une voiture sous les objectifs des journalistes présents.
Une libération à 8 millions d’euros, rappelle notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. Carlos Ghosn avait payé ce mercredi matin un peu avant sa libération sa caution. L’ex-patron de l’alliance Renault-Nissan avait été autorisé la veille à sortir, mais sous de nombreuses conditions.
Pour obtenir la libération de l’homme d’affaires, arrêté le 19 novembre dernier, son avocat principal a dû convaincre le tribunal, qui redoute des destructions de preuves, voire la fuite du suspect, des bonnes intentions de son client. M. Ghosn a accepté la mise en place d’un dispositif qui rend impossible de tels risques.
L’ancien homme fort du groupe Renautl-Nissan-Mitsubishi ne peut pas quitter le Japon, alors qu’il espèrait pouvoir retourner en France dans l’attente de son procès. Il sera placé 24 heures sur 24 sous la surveillance de caméras. il ne pourra utiliser ni ordinateur, ni Internet, pour communiquer avec l’extérieur.
Carlos Ghosn n’est pas passé aux aveux
La troisième demande de mise en liberté du Libanais-Franco-Brésilien, qui a changé d’avocat récemment, aura été la bonne. Le bureau des procureurs de Tokyo avait immédiatement fait appel de cette autorisation de libération sous caution, mais cet appel avait été rejeté quelques heures plus tard.
Pour le tribunal de Tokyo, libérer un suspect tel que Carlos Ghosn sous caution, est une décision très rare. Les juges refusent toujours ou presque les demandes de libération pour les personnes inculpées qui ne sont pas passées aux aveux. Or, Carlos Ghosn se dit innocent, résolu à se défendre, dans un procès équitable.
L’ex-capitaine d’industrie automobile est accusé d’avoir sous-déclaré ses revenus chez Nissan à hauteur de 82 millions de dollars, d’avoir transféré à l’entreprise japonaise des pertes dans des investissements personnels, d’abus de confiance aggravé. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 15 ans de prison.
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RFI.FR