Ce furent les heurts les plus violents depuis le début de la semaine: au moins 42 personnes ont été blessées, selon le Croissant palestinien, dans des affrontements jeudi soir 20 juillet, à Jérusalem. Depuis dimanche dernier 16 juillet, les musulmans protestent contre l’installation par Israël de détecteurs de métaux à l’entrée de l’esplanade des Mosquées, une décision prise après une attaque qui a coûté la vie à deux policiers israéliens mais qui a entraîné un regain de tension dans la ville. La tension pourrait devenir explosive à l’occasion de la prière hebdomadaire, ce vendredi 21 juillet. La police israélienne interdit aux hommes de moins de 50 ans d’accéder à la vieille ville.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Le slogan résonne désormais plusieurs fois par jour dans les rues de la vieille ville de Jérusalem. « Pour toi, mosquée Al Aqsa, nous sacrifions notre âme et notre sang », scandent des manifestants de plus en plus nombreux. Leur détermination reste intacte. Sheikh Youssef Abu Snaineh est l’imam de la mosquée Al Aqsa. « Nous le redisons. Nous sommes opposés à l’installation de ces détecteurs de métaux et nous demandons aux Israéliens de les retirer. Jamais nous ne les accepterons », raconte-t-il.
Les responsables religieux de l’Esplanade ont appelé les autres imams de Jérusalem à fermer leur mosquée ce vendredi afin que tous les musulmans viennent à Al Aqsa. Et des dizaines de milliers de personnes devraient répondre à cet appel. Car, pour beaucoup, ces détecteurs de métaux sont le symptôme d’une tentative d’appropriation du lieu saint par les Israéliens. « Ils ont pris nos mosquées, nos lieux, nos maisons… Et maintenant, témoigne l’un d’eux, ils veulent nous faire passer sous des détecteurs de métaux. Mais ça n’arrivera pas. »
Pour cette journée sous haute tension, la police israélienne a déployé des milliers de personnes supplémentaires à Jérusalem. Et elle a annoncé ce vendredi matin qu’elle interdisait aux hommes de moins de 50 ans d’accéder à la vieille ville. L’armée, elle, a mobilisé cinq bataillons pour faire face aux éventuelles violences en Cisjordanie et à Gaza.
Rfi