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Journalistes arrêtés en Côte d’Ivoire: le pouvoir entre fermeté et apaisement

A Abidjan, six journalistes et responsables de publication ivoiriens interpellés sont entendus depuis dimanche par la gendarmerie nationale. Ils sont accusés d’avoir écrit qu’un accord de paiement de primes avait été trouvé entre le gouvernement et les mutins des forces spéciales d’Adiaké. Après plusieurs heures d’audition à la gendarmerie d’Abidjan-Plateau, les représentants de Notre voie, Le Temps, Soir Info et L’Inter sont toujours détenus au camp d’Agban. Face à l’émotion suscitée dans la profession le porte-parole du gouvernement a reçu dans l’après-midi l’ensemble des représentations professionnelles de la presse dans une volonté d’apaisement mais aussi pour rappeler certaines règles.

La raison d’Etat face à la liberté de la presse. Ces deux concepts ne font pas toujours très bon ménage, surtout après des mutineries à répétition dans le pays. Depuis début janvier, il est primordial pour l’Etat ivoirien de ramener de l’ordre dans les casernes et du calme dans les esprits. Pour la presse en revanche, il s’agit de comprendre comment et pourquoi un incendie éteint à Bouaké début janvier se réveille un mois plus tard à Adiaké  alors que la situation semblait apaisée.

Les journalistes des quotidiens Soir InfoL’InterNotre voie et Le Temps semblent en connaître la raison et affirment au regard de certains témoignages que des accords ont été conclus avec certains mutins, notamment ceux des forces spéciales. Le gouvernement s’en tient invariablement au même discours qu’il tient depuis le début des évènements d’Adiaké : aucun accord n’a été conclu.

Le gouvernement ajoute que s’il existe une liberté de la presse dans le pays régie dans la loi sur la presse, il est aussi des règles prévues dans cette même loi qu’il convient de respecter. Dans certains cas, une information peut relever de la violation du secret défense ou d’une instruction en cours et peut conduire l’auteur de l’information à être entendu et poursuivi par les autorités pour délit. C’est peut-être le cas de figure qui se présente en l’occurrence, même si on ne devrait connaître que mardi 14 février la décision du procureur d’engager des poursuites ou non.

De leur côté, les syndicats de la presse dénoncent fermement ces arrestations. «Nos confrères n’ont rien à faire dans un camp de gendarmerie», dénonce Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national de la presse de la Côte-d’Ivoire au sortir de la rencontre avec le ministre de la Communication. D’autant plus que pour lui, « les informations qui ont été données sont des informations vérifiées, sourcées, qui sont actées par beaucoup d’observateurs en dehors même de la presse ».

Avec Rfi

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