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Journalistes-politiciens passés à la loupe par des spécialistes : Réquisitoire !

Ça fait désordre d’allier les deux extrémités. Au point que Moulaye Idriss Diouf, Sociologue ; Momar Seyni Ndiaye, ancien Directeur de publication du Témoin, et Bakary  Domingo Mané, membre du Cored ne comprennent pas, alors pas du tout que des journalistes toujours en activité, puissent allier leur profession avec la politique. Pour eux, à cause des obligations d’ordre éthique et déontologique, la presse est tenue de faire montre d’objectivité et de neutralité. Et le Doyen Momar Seyni Ndiaye n’est pas loin de piquer une crise des nerfs, à la simple évocation du journaliste Thierno Amadou Sy, qui a mis un élément portant sur son propre meeting politique, en plein journal télévisé de 20 Heures, dont il était le Présentateur.

A l’instar des autres professions, le journalisme est régi par un Code. C’est ce qui est, communément, appelé les règles éthiques et déontologiques. L’objectivité occupe une grande place dans ce Règlement intérieur, qui encadre la fonction de journaliste. Une telle Nation exige de la presse le fait qu’elle relate les faits, tels qu’ils se sont passés. Or, les journalistes sont, de plus en plus, enclins à faire de la politique. Ce fait ne dérange pas nos interlocuteurs. Tout de même, ces derniers renseignent qu’il y a un certain nombre d’obligations, qui incombent aux journalistes, qui décident de donner une telle tournure à leur carrière.

Moulaye Idriss Diop, Sociologue : «les journalistes, qui sont coupables d’un tel délit, perdent ce qui fait l’essence de leur profession. C’est-à-dire l’objectivité»

Le Sociologue Moulaye Idriss Diop tient, d’abord, à rappeler que «si on se réfère à la définition du journalisme, de son rôle et de sa place dans la société, c’est l’historien du présent. Il se doit, selon les règles d’éthique et de déontologie, de respecter les faits objectivement.

Si on est tenu de respecter un principe sacro-saint en sociologie, c’est la neutralité axiologique. C’est le fait de relater les faits au-delà de toute considération subjective ou partisane».

Selon Moulaye Idriss Diop, «quand on est, dans l’arène politique, on considère bien que cela n’est plus pris en compte, parce qu’on est partisan d’une cause qu’on défend bec et ongle, sans respecter certaines considérations d’ordre éthique, de justesse et d’objectivité». Le Professeur en Sociologie des Médias estime que «les journalistes, qui sont coupables d’un tel délit perdent ce qui fait l’essence de leur profession. C’est-à-dire l’objectivité».

Momar Seyni Ndiaye : «le Directeur général de la RTS, le Rédacteur-en-Chef, ainsi, que le Directeur de l’Information de la Chaine publique d’avoir manqué à leur obligation, concernant le cas de Thierno Amadou Sy»

C’est dans ce cadre que Momar Seyni Ndiaye, ancien Directeur de Publication du Témoin, accuse le Directeur général de la RTS, le Rédacteur-en-Chef, ainsi, que le Directeur de l’Information de la Chaine publique d’avoir manqué à leur obligation, concernant le cas de Thierno Amadou Sy.

«Le problème ne se pose pas sur le fait que le journaliste ait passé l’élément. Il y a une violation des règles d’éthique et de déontologie. Comment un journaliste peut passer un élément, dans lequel il soutient le Président de la République. Il a profité de sa position, alors qu’il ne peut pas se mettre en valeur dans une information censée neutre», Momar Seyni Ndiaye.

Momar Seyni Ndiaye : «Le problème ne se pose pas sur le fait que le journaliste ait passé l’élément. Il y a une violation des règles d’éthique et de déontologie. Comment un journaliste peut passer un élément, dans lequel il soutient le Président de la République»

«Il y a», par ailleurs, «le fait que le Directeur général de la Chaine publique a laissé faire. Et même si tel est le cas, le Rédacteur-en-Chef et le Directeur de l’Information devaient refuser que les choses se passent, ainsi», fustige le Spécialiste de la Communication. Ce dernier précise bien que, dans certains cas, «le journaliste peut être amené à afficher une position partisane. Il cite, en référence, la France où il y a des Organes de presse estampillés de gauche ou de droite».

Momar Seyni Ndiaye : «ce qui pose problème, c’est que le journaliste du Service public veuille faire du militantisme. Ce qu’il assimile à de la propagande pour le pouvoir en place»

Par contre, pour Momar Seyni Ndao, «ce qui pose problème, c’est que le journaliste du Service public veuille faire du militantisme. Ce qu’il assimile à de la propagande pour le pouvoir en place».

Cette problématique, qui pose le débat d’une presse qui se veut, de plus en plus, partisane, interpelle surtout les Organes de régulation de la profession, tels que le Conseil pour l’Observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias au Sénégal (Cored). A ce propos, Bakary Domingo Mané, membre du Conseil, dira que : «le Cored rappelle aux confrères le respect de l’éthique, dans l’exercice de leur fonction. Un journaliste, comme le rappelle la Charte des journalistes du Sénégal, doit être à équidistance des chapelles politiques, économiques, etc».

Bakary Domingo Mané : «un journaliste, comme le rappelle la Charte des journalistes du Sénégal, doit être à équidistance des chapelles politiques, économiques, etc»

Le Sénégal a été, jusqu’au moment où l’on parle, épargné par certains malheurs causés par une presse partisane. Au Rwanda, par exemple, la radio Mille collines a joué un grand rôle dans le génocide. En Côte d’Ivoire, également, l’opinion publique ne savait plus à organe se vouer, sachant que la presse avait un parti pris dans la crise politico-militaire de 2010-2011.

Omar NDIAYE (SourceA)

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