La contribution avérée de la presse dans le jeu de la démocratie est incontestablement liée à l’existence d’une pluralité de correspondants locaux dans les différents coins de notre pays. Abnégation, courage, objectivité en bandoulière ce sont des correspondants locaux qui ont sillonné la zone sylvopastorale de long en large pour informer, éveiller des consciences, relayer les préoccupations des populations locales et par ricochet (sans le vouloir ?) révéler à la face du monde de potentiels dirigeants. Oui, ils ont fortement participé à l’émergence de leaders locaux, à la prise en compte de problématiques et d’enjeux spécifiques de cette zone ; nul ne peut occulter l’apport considérable de ces pigistes à la consolidation du pluralisme et de la liberté d’expression. Ceci fait pas partie des acquis de la démocratie et de la construction d’un Etat de droit. C’est pour dir avec force que personne ne doit s’embarraser tout juste parce que ces gens poursuivent le travail d’information. Or, une menace se fait jour avec une recrudescence des harcèlements et un resserrement de l’étau autour de ces auxiliaires des rédactions centrales et de leurs outils de travail. Nous faisons allusion à la confiscation du matériel de reportage du correspondant de TFM par les forces de gendarmerie à Mbeuleukhé et des tentatives de baillonnement des confrères de Linguère suite à la marche de partis de l’opposition dans cette commune. Ceux qui distribuent des enveloppes sont également condamnables autant que ceux qui le reçoivent voire exigent subtilement une prise en charge.
Ni arme ni bouclier ! La presse ne peut se laisser confiner ni à l’une ni à l’autre de ces fonctions. Pour ce faire il urge que les correspondants de presse trouvent protection et sécurité à travers un cadre législatif et réglementaire à meme de leur garantir un vrai statut et contre la précarité qui en fait des proies faciles deTerminons cette alerte en guise de solidarité à nos braves correspondants locaux par les mots de Mme Cousson Traoré Sall à l’occasion de la sortie de la 45ème promotion du CESTI à Dakar le 19 décembre 2017: « Le journaliste, lorsqu’il joue pleinement son rôle, est un régulateur social déterminant dans la cité. Lorsque l’intérêt personnel motive le journaliste plus que l’intérêt commun, le moins qu’il risque est la perversion de son métier, mais aussi, hélas, le sacrifice éternel de sa dignité. Je vous exhorte alors à être des journalistes qui exercent dans la dignité mais aussi dans la vérité».
Papa Masseck Seck
Ancien Correspondant du Groupe Sud Communication
A Linguère