Le général Lecointre est le nouveau chef d’état-major des Armées. Il remplace le général de Villiers qui a claqué la porte mercredi 19 juillet après s’être opposé aux coupes budgétaires réclamées par Emmanuel Macron. Pour l’ensemble des partis politiques opposés au président, le chef de l’Etat a fait preuve d’abus d’autorité. Réactions des députés dans les couloirs de l’Assemblée nationale.
Pierre de Villiers est devenu en quelques jours un héros aux yeux de l’opposition, des bancs de La France insoumise à ceux du Front national. Tous dénoncent une « crise politique ».
Pour le député frontiste Gilbert Collard, le départ du général est un aveu d’échec du président Macron. « C’est très grave. Cette crise d’acné juvénile d’autorité, je crains qu’on ne la paie cher sur le plan de la stabilité et de la sécurité. »
Faute politique et faute morale pour l’élu Les Républicains Damien Abad. « C’est une humiliation qui a été faite aux armées. Donc c’est aussi une faute morale, c’est aussi une faute sur le plan budgétaire parce que ce n’est pas aux armées et à la défense de supporter tout le poids des coupes budgétaires. Donc je regrette que le président Macron ait pris ce risque de déclencher une vraie crise politique pour le pouvoir politique et l’armée », estime Damien Abad.
La majorité répond que le président est dans son rôle. Qu’il ne pouvait pas garder un chef d’état-major opposé à ses réformes. Marc Fesneau est à la tête des élus MoDem. Pour lui, « le chef d’état-major a dit ce qu’il avait à dire. La conclusion qui s’en tire quand même, c’est qu’il est en désaccord avec ce que dit son chef. Et le chef des armées est le président de la République, donc la conclusion tirée est logique ».
Des « désaccords », il risque d’y en avoir d’autres, met en garde un député constructif. Il prévient : « Avec le rythme des réformes et les réductions budgétaires à venir, on n’est pas au bout des claquements de portes ».
Rfi