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La justice allemande remet Carles Puigdemont en liberté

Nouveau rebondissement dans le conflit indépendantiste catalan avec l’annonce, jeudi 5 avril au soir, de la libération prochaine de l’ex-président Carles Puigdemont par la justice allemande, qui a écarté le délit de rébellion. Le leader indépendantiste catalan arrêté le 25 mars dernier dans le nord de l’Allemagne alors qu’il revenait de Finlande pour gagner la Belgique où il réside depuis son départ d’Espagne a été arrêté par les autorités allemandes sur la base d’un mandat d’arrêt lancé par Madrid. Il a été libéré sous une caution de 75 000 euros.

Carles Puigdemont va être remis en liberté conditionnelle probablement dès ce vendredi 6 avril. Le leader indépendantiste catalan peut quitter la prison de Neumünster dans le nord de l’Allemagne moyennant le paiement d’une caution de 75 000 Euros. Il n’a pas le droit quitter l’Allemagne, doit informer les autorités de ses déplacements et se manifester une fois par semaine auprès des autorités.

La justice allemande a expliqué sa décision en raison de son rejet d’un des deux chefs d’accusation mis en avant par les autorités espagnoles dans le mandat d’arrêt lancé contre Carles Puigdemont. Les juges du Schleswig-Holstein estiment en effet que la demande d’extradition pour rébellion n’est pas recevable, le responsable catalan n’ayant pas fait usage de la violence.

En revanche, l’autre chef d’accusation, le détournement de fonds public, est jugé recevable et doit être encore examiné au fond par la justice allemande. Cette dernière pourrait donc extrader à l’arrivée Carles Puigdemont uniquement pour ce motif. La justice espagnole ne pourrait alors poursuivre le responsable catalan que pour ce chef d’accusation pouvant déboucher sur une peine allant jusqu’à huit ans de prison. La rébellion donne lieu en Espagne à une condamnation bien plus lourde.

Cette décision constitue un désaveu pour le parquet allemand qui avait jugé les deux chefs d’accusation de la justice espagnole recevable. Cette dernière subit aussi un revers puisque son reproche principal adressé à Carles Puigdemont n’est pas reconnu par l’Allemagne.

Un revers pour le gouvernement de Mariano Rajoy

Sacré revers pour la justice espagnole et le gouvernement de Mariano Rajoy. La libération de complique l’offensive des autorités espagnoles contre le leader indépendantiste catalan, poursuivi par la justice depuis cinq mois.

Puigdemont est considéré comme le principal auteur de la tenue du référendum sur l’indépendance et de la déclaration de la république catalane. Or, en excluant le crime de rébellion dans la demande d’extradition, le tribunal allemand réduit sa peine de prison de 30 à deux ans maximum.

Alors que l’exécutif conservateur espagnol a réagi très prudemment à cette décision, se limitant à réitérer sa confiance en la Justice espagnole, les indépendantistes, de leurs côtés, se sont félicités, rapporte notre correspondante à MadridDiane Cambon.

En annulant le délit de rébellion, l’Allemagne reconnaît qu’il n’y a pas eu de violence dans le processus indépendantiste, un argument que défendent les séparatistes catalans depuis l’arrestation de leur leader.

Rfi.fr

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