ACTUSEN
Contribution

La Justice, un pantin pour l’exécutif ?

Posée de la sorte, à la lumière de son histoire, de ses auteurs la problématique de la justice est bien plus profonde qu’il n’y paraît. En effet stagner sa réflexion à son évolution serait une analyse trop simpliste. Il ne s’agit plus de s’interroger sur la capacité intellectuelle des éléments de notre justice, dans un sens ou dans un autre. Malgré leurs compétences la dégradation de la justice sénégalaise est indélébile enfin pour le moment puisque notre justice est l’objet de réactions souvent contradictoires. Le service public de la justice est tantôt vénéré, tantôt critiqué et parfois même déstabilisé. Pourtant la qualité de nos juges, magistrat… est magnifiée dans beaucoup d’organismes internationaux. Alors pourquoi cette justice est-elle tant critiquée ? La justice en tant que pouvoir judiciaire, est le fondement de l’État de droit et en tant qu’institution au service du public la garantie de la régulation dans une société. Si aujourd’hui cette justice perd toute sa crédibilité que deviendra ce pays.

La justice en tant que pouvoir judiciaire, est le fondement de l’État de droit et en tant qu’institution au service du public la garantie de la régulation dans une société. Si aujourd’hui cette justice perd toute sa crédibilité que deviendra ce pays ?
Au Sénégal, le fonctionnement de la justice est en prise à de nombreux défis surtout en ce moment. Défis qui résultent des instabilités au niveau de l’exécution du droit, de la proximité entre le pouvoir judiciaire et pouvoir exécutif, de la lenteur des procédures judiciaires, des incertitudes dans l’exécution des jugements et à l’application du droit, du défaut d’adhésion des citoyens à cette justice qui leur semble bien éloignée au sens géographique et symbolique du terme.

Cette dégradation et matérialisation de la justice est flagrante. Ce qui est sure c’est que dans l’histoire du Sénégal nous avons jamais vu autant de fois des juges violer des lois comme bon leur semble. Comment peut-on expliquer le mutisme du procureur de la république censé effectuer un travail de prévention, appliquer le droit dans l’intérêt des citoyens sur des affaires de détournements de deniers publics à coup de milliards ; Ce procureur, qui tarde aussi à réagir face aux violences dont l’opposition est victime en l’occurrence PASTEF. Quand un ministre de la république affirme à la télévision avoir recruté des nervis pour sa protection. Face à cette aphasie du procureur une question se pose : cette justice n’est-elle un pantin au service de l’exécutif ? Cette question est légitime car prenons l’exemple du cas KHALIFA SALL, coupable ou pas nous n’en savons rien mais la précipitation flagrante sur son affaire attire l’attention. Par ailleurs le fait que l’Etat du Sénégal fasse profil bas sur l’arrêt de la CDEAO crée un doute sur la neutralité des juges, et de leurs jugements, mais aussi l’application du droit. De plus, même si nous ne sommes pas des juristes nous avons constaté que tous les acteurs indépendants de la justice sont unanimes :

Son procès est entièrement politique. Concernant l’affaire KARIM WADE nous tenons d’abord à rappeler que l’article 3, 28 et 29 de la constitution lui permettrait d’être candidat, sachant cela, notre cher président a ajouté une condition supplémentaire dans le code électoral c’est ce fameux article L57 (il faut être électeur pour être candidat) qui fait passer le nombre de pièces à 9 portant préjudice à KARIM MEISSA WADE. Il est évident que notre justice est vraiment en l’agonie et ces deux candidats écartés sont victimes d’une justice utilisée comme arme contre des opposants politiques dangereux. Il est important de rappeler que la justice est la base de la société, le jugement constitue l’ordre de la société or le jugement est l’application de la justice.

Pape Mbeugue Gueye

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