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La RDC face à sa dixième épidémie d’Ebola

Une semaine après la fin de la dernière épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, dans la province de l’Equateur, de nouveaux cas ont été détectés. Une découverte qui vient après l’annonce d’une vingtaine de cas de fièvres hémorragiques dans l’aire de santé de Mangina.

Par Maxime Martinez

C’est le pire scénario que pouvaient imaginer les autorités congolaises. La semaine dernière, 26 cas de fièvres hémorragiques ont été découverts dans l’aire de santé de Mangina, dans le territoire de Beni, à l’est de la République démocratique du Congo. Vingt personnes en sont décédées. Lundi, six échantillons ont été envoyés à Kinshasa pour analyse, quatre se sont révélés positifs au virus Ebola. Une nouvelle épidémie est donc bien en cours. La souche du virus n’est pas encore identifiée par l’Institut national de recherche biomédical (INRB).

Des actions pour lutter contre l’épidémie

Dès ce jeudi midi, le ministre de la Santé est venu coordonner les actions, avec la création d’un centre de coordination unique de l’épidémie. Dans la matinée, douze experts sont arrivés à Beni afin de mettre en place « les mesures adéquates », c’est-à-dire la mise en quarantaine des patients suspects et l’administration des premiers traitements.

Un laboratoire mobile a aussi été envoyé sur place, afin de pouvoir faire le plus rapidement possible des expertises en cas de nouveaux cas suspects détectés et essayer de trouver le plus rapidement possible la souche du virus, ce qui permettra de traiter le mieux possible les patients suspects.

De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé, qui avait maintenu équipements et personnels sur place depuis la fin de la dernière épidémie, a annoncé travailler en étroite collaboration avec le ministère pour combattre cette crise.

La RDC : un foyer pour Ebola

« Ebola est une menace permanente en RDC », prévient le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Ghebreyesus.

C’est la dixième épidémie d’Ebola qui frappe l’ancien Zaïre, où Ebola est pour ainsi dire né : le virus a été découvert pour la première fois en 1976, dans le nord du pays, à Yambuku.

La dernière est survenue en mai dernier, à 2 500 kilomètres de là, à Bikoro, dans la province de l’Équateur. Trente-trois personnes y sont décédées sur 54 cas avérés. Le ministère de la Santé avait d’ailleurs déclaré la fin de cette neuvième épidémie il y a tout juste une semaine. Pour le moment aucun lien n’a été établi entre celle-ci et celle d’aujourd’hui.

De l’importance de la souche

Cinq souches (des versions différentes d’un même virus) d’Ebola ont déjà été identifiées et connues. Cela a son importance : une souche connue et identifiée peut être rapidement traitée et être mise sous contrôle. A contrario, une nouvelle souche est beaucoup plus difficile à contrôler et à maîtriser pour les autorités.

La RDC a été principalement confrontée à une seule souche du virus Ebola : la souche « Zaïre ». En 2012 cependant, la souche Bundibugyo, du nom de la région de l’Ouganda dont elle est originaire, y avait causé 29 morts sur 57 cas dépistés. Bundibugyo se trouve à moins de 100 km de Beni, où sévit la nouvelle épidémie.

Des recommandations pour éviter la transmission

Le ministère de la Santé a conseillé aux habitants du territoire de Beni, mais aussi à ceux des territoires voisins, de rester dans leur zone de santé pour ne pas propager la maladie et bénéficier d’une prise en charge adéquate ainsi que des traitements.

Pour ne pas propager le virus, quelques conseils simples sont à rappeler :

  • Se laver les mains correctement et longuement, avec du savon puis avec du gel hydro-alcoolique,
  • Ne pas toucher un malade d’Ebola sans mettre de gants et ensuite toujours se laver les mains de la même manière,
  • Si vous apercevez des symptômes (fièvre longue et forte, grande fatigue), allez immédiatement à l’hôpital. Il s’agit peut-être du virus Ebola.

Rfi.fr

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