Ils parlent tous au nom du peuple. Quand bien même ils n’ont aucun mandat pour cette posture, j’allais dire cette imposture.
Depuis belle lurette ces prétentieux de politiciens prennent le peuple pour un ramassis de jobards et d’imbéciles de compétition qui avalent au premier degré, toutes arguties et sornettes qu’ils pourraient lui servir. Cette outrecuidance, cette désinvolture, avait fini par faire émerger une nouvelle citoyenneté, une incroyable notion du bien commun, un sens élevé de la bonne tenue républicaine, à l’insu de la classe politique sénégalaise.
C’en est fait de la ruse et des fourberies politiciennes ! Le peuple sénégalais, ce talentueux maitre d’œuvre de deux alternances sans anicroches, est guéri de croire balivernes et déclarations populistes. Alors, des apprentis marionnettistes non contents de cette prise de conscience soudaine, se sont laissé aller à des écarts de langage, pour qualifier le peuple et les chefs religieux, ces régulateurs sociaux, de lâches en intelligence avec le pouvoir politique. Quel affront ! En fallait-il autant pour exalter notre indignation titanesque ! Non ! Nous ne sommes pas des lâches ou des défaillants adeptes de la capitulation rase campagne ! Nous savons faire la différence entre verroteries et pierres précieuses. Ce peuple est subitement sorti du brouillard et n’a plus l’intention de céder aux chants des sirènes de manipulateurs et marionnettistes à la petite semaine. Il ne resterait plus pierre sur pierre de notre chère et enviable démocratie, si le peuple se hasardait à suivre tous les mots d’ordre de n’importe quel politicien à la ramasse, en mission commandée ; Ils ont annoncé urbi et orbi un 19 Avril infernal. Ce fut un 23 Juin « Canada Dry ! »
Le silence du peuple est énigmatique et impénétrable ! C’est tirer des plans sur la comète que d’interpréter ce mutisme, cette sereine placidité !
Le gouvernement doit s’employer quotidiennement, loin des folklores et du tape-à-l’œil, à promouvoir des politiques publiques susceptibles d’abréger les souffrances des populations. Particulièrement les populations les plus précarisées dans le monde rural et dans les zones urbaines. C’est ce que fait le PUDC, PUMA, PRODAC, etc… dans les zones rurales.
L’opposition doit éviter de sombrer dans un nihilisme froid et désespérant. Elle doit avoir la probité intellectuelle et l’élégance républicaine de reconnaitre voire de saluer ce qui est pertinent dans les politiques gouvernementales. Le radicalisme qui noircit tout et exclut toute idée de dialogue avec le pouvoir est contreproductif voire suicidaire.
Une république ne peut pas prospérer sans des consensus forts que seuls le dialogue et la concertation peuvent produire.
Ass Malick NDOYE
Responsable APR, Fass Gueule Tapée Colobane