Aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent en Europe, pour parler de la « fin prochaine du capitalisme », du fait de la gravité de la destruction de l’environnement et de la nécessité d’une transition écologique pour sauver l’humanité d’une catastrophe incommensurable.
Cependant, cette transition écologique, qui repose sur l’arrêt de l’exploitation abusive des énergies fossiles et du charbon, pour promouvoir une énergie « propre dé-carbonée », qui est au cœur des solutions écologiques proposées, n’impliquent pas, à y regarder de près, la fin du Capitalisme.
En effet, ce qui est en train de changer sous nos yeux, c’est la base d’accumulation du Capitalisme, qui, de ressources naturelles et de travail salarié, repose, aujourd’hui, de plus en plus, sur les « Données » et » l’intelligence artificielle« , suite à la révolution numérique dite, digitale, et la révolution biotechnologique, avec le « clonage ».
C’est ainsi que ce sont les Multinationales du digital et de la biotechnologie, avec toute leur puissance financière, qui sont, aujourd’hui, aux commandes du développement du Capitalisme, et participent puissamment dans la lutte contre le réchauffement climatique issu de la sur -exploitation des énergies fossiles et du charbon.
C’est qui fait l’adhésion des GAFA à la COP 21, malgré le retrait du gouvernement de Trump de cet « Accord de Paris », historique.
Pour l’Afrique, dans ce contexte, l’exploitation de ses ressources naturelles ne devrait pas être considérée comme une fin en soi, mais bien comme un moyen pour se hisser à la dimension des grandes puissances qui régentent le monde, et qui sont portées par le digital et la biotech.
Donc, l’Afrique devrait pouvoir utiliser ses ressources naturelles, non pas pour promouvoir des Multinationales Africaines à l’image de l’Occident, mais pour, principalement, financer sa révolution numérique et biotechnologique, et sa transition écologique vers les énergies renouvelables, hydroélectriques et solaires notamment, et prendre la maîtrise de son destin.
C’est à cela que l’intégration sous- régionale dans le cadre de la CEDEAO et la ZLEC, devrait servir , à travers un partenariat tripartite « Etat -Patronat national- Travailleurs« , dans chaque pays, dans la CEDEAO et dans le continent, à la promotion de » champions nationaux, sous régionaux, et régionaux », à partir de nos ressources naturelles, pour réaliser notre révolution numérique et biotechnologique et assurer notre transition écologique.
C’est ce « partenariat partite » à promouvoir, à la place du » privé national et / ou étranger« , qui donnera à l’Afrique une approche originale d’un développement économiquement et socialement inclusif, et écologiquement soutenable.
Ce partenariat tripartite, devrait être à l’image de la nouvelle « Société d’exploitation de l’hydraulique urbaine et péri urbaine » de Dakar, dans laquelle, l’Etat va détenir 25% du Capital, le Privé national, 25%, et les travailleurs 5%, soit 55%, tout en réservant à un partenaire stratégique les 45% du capital restant.
C’est ce partenariat qui fonde le « nouvel capitalisme d’Etat », à la place du capitalisme libéralque les Institutions de Breton Woods, proposent à nos Etats, à travers une politique de « relèvede l’Etat par le privé national et/ou étranger », dans le financement et la participation à la gestion économique du pays, au prétexte d’éviter le « risque de sur- endettement public » !
Une pâle copie de ce capitalisme libéral est aussi proposée par ceux qui préconisent « la préférence nationale » pour substituer le privé national à l’Etat et au privé étranger.
Avec ses ressources naturelles en énergie fossile, hydro-électrique et solaire, dans un contexte de transition écologique et de révolution numérique et biotechnologique, les avancées dans son intégration économique avec, pour la CEDEAO, un « Tarif Extérieur Commun et une Monnaie Commune, l’Eco », devraient permettre que, pour l’Afrique, le développement du capitalisme libéral ne soit plus une fatalité dans ce XXIème siècle.
Plutôt la gauche pan africaniste au Sénégal, dans la CEDEAO et dans tout le continent, en prend conscience, plutôt l’Afrique souveraine va trouver sa place à côté des grandes puissances qui façonnent le monde.
L’idéal pan- africaniste est plus que jamais à la portée de nos peuples.
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL