En Turquie, plus de 55 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 16 avril 2017. Ils doivent voter par référendum pour ou contre une modification de la Constitution. Les bureaux de vote ont ouvert entre 4 h et 5 hTU, alors que le débat entre les opposants et les partisans de ce changement constitutionnel est toujours vif dans le pays.
La réforme voulue par le président Recep Tayyip Erdogan prévoit la transformation de la Turquie en régime présidentiel fort et très centralisé, avec l’abolition du poste de Premier ministre et de nouveaux pouvoirs attribués au président. En cas de victoire du « oui », celui-ci pourra nommer et limoger les ministres, nommer deux vice-présidents, nommer une partie des juges de la Cour constitutionnelle, décréter l’état d’urgence et gouverner par décret au besoin en ce qui concerne certains domaines.
C’est donc une transformation radicale du système politique turc qui serait mise en place si le « oui » l’emporte, explique notre correspondant à Istanbul,Alexandre Billette : à compter de 2019 les élections législatives et présidentielles se tiendraient simultanément tous les cinq ans. Le président Recep Tayyip Erdogan pourrait donc être élu jusqu’en 2029 avec ce nouveau système, qui permet au président de se présenter à deux reprises. Samedi 15 avril, lors de son dernier meeting de campagne en faveur du référendum, M. Erdogan a d’ailleurs tenu à qualifier le résultat du référendum comme « l’une des décisions les plus importantes de l’histoire » de la Turquie.
Ce n’est pas la première fois que la Constitution turque est amendée. Elle l’a déjà été à 17 reprises en 34 ans. Si le référendum de ce dimanche retient autant l’attention, c’est parce que la réforme proposée est très importante. Bien au-delà d’une simple modification, c’est vraiment un changement complet de système politique qui est à l’ordre du jour.
Rfi