L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU Nikki Haley a annoncé ce mardi 9 octobre son intention de démissionner à la fin de l’année. Un départ accepté par le président Trump qui a salué son ancienne ambassadrice et assuré qu’elle allait manquer à son administration.
Avec notre correspondante à New York,Marie Bourreau
L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud avait été l’un des premiers membres du cabinet Trump a être nommé. Elle faisait partie des ministres les plus appréciés. Sa démission a pris par surprise à Washington comme à New York.
Selon des médias américains, Nikki Haley aurait annoncé à Donald Trump la semaine dernière son intention de démissionner juste après l’Assemblée générale des Nations unies. Le secret avait été bien gardé jusqu’à aujourd’hui et aurait pris par surprise les membres les plus éminents du cabinet ministériel de l’administration Trump, notamment le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
Aux Nations unies, il y a aussi un sentiment de stupéfaction. Nikki Haley était vue comme une alliée de poids, une voix modérée et pragmatique pour maintenir une relation souvent difficile entre Washington – très critique du multilatéralisme – et les Nations unies. Les ambassadeurs ne cachent donc pas leur surprise, en raison du timing de cette annonce, mais aussi leur déception et pour certains leur crainte de voir arriver un ambassadeur beaucoup plus hostile à l’ONU. « Elle reste jusqu’à la fin de l’année donc je compte bien personnellement profiter de sa collégialité, de sa vision et de son ambition », a déclaré Karen Pierce, l’ambassadrice britannique. Mêmes mots doux de la part de Vassily Nebienza l’ambassadeur russe avec qui elle a pourtant eu des passes d’armes d’une rare violence ces derniers 18 mois : « Je regrette qu’elle parte parce que nous avions de bonnes relations personnelles et de travail malgré les désaccords que nous avions et que nous avons toujours ! Elle est jeune, énergique et ambitieuse, je suis sûr qu’on va la revoir après cette respiration bien méritée. »
A 46 ans, Nikki Haley est en effet encore jeune et beaucoup d’ambassadeurs la soupçonnent d’avoir utilisé l’ONU comme un tremplin pour asseoir sa stature internationale. Si elle a juré ne pas se présenter en 2020 contre Donald Trump, elle pourrait en revanche se préparer activement pour 2024.
Pas de candidature à la Maison Blanche
Car de nombreux experts voyaient en Nikki Haley une candidate possible pour 2020, mais l’ambassadrice américaine à l’ONU n’a eu de cesse de rejeter cette idée ces dernières années. Ce mardi encore, dans le Bureau ovale auprès du président pour une conférence de presse surprise, l’ex-ambassadrice a confirmé qu’elle ne se présenterait pas en 2020 et qu’elle soutiendrait le président Trump. Mais il faudra voir comment les élections de mi-mandat qui ont lieu le 6 novembre prochain se passent pour le président. Une lourde défaite pourrait la faire changer d’avis.
Certains experts notent aussi la frustration de l’ambassadrice qui avait perdu de son aura et l’oreille du président depuis l’arrivée de Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat, et John Bolton, le directeur de la Sécurité nationale. Ce qui pourrait aussi expliquer ce départ précipité. Une démission qu’elle explique par le sentiment d’avoir fait son temps au bout de deux ans à la tête de la mission américaine au siège de l’ONU.
Rfi.fr