« Un Sénégal émergent à l’horizon 2035 avec une société solidaire dans un Etat de droit. »
Vision PSE
Les embouteillages récurrents de ces derniers temps à Dakar nous servent de prétexte pour parler d’un projet novateur, au potentiel de transformation révolutionnaire, du Président Macky Sall. Ce projet, le Bus Rapid Transit (appelé aussi Transport rapide par bus), un système de transport de masse par bus, pourra à lui seul régler une partie de cette difficulté criarde qui fait perdre à notre économie plus de 100 milliards de FCFA par an. Les sénégalais en parlent peu, soit par nouveauté ou par méconnaissance de son impact sur la mobilité urbaine et la croissance économique.
En effet, ce système de transport terrestre, peu couteux, a transformé beaucoup de villes et plus de 200 pays dans le monde. Il permet d’accomplir une intégration en reliant facilement les personnes, ce qui est essentiel pour le progrès et la croissance.
Ce système de transport a été mis en place par Jaime Lerne pour la première fois au Brésil dans la ville de Curitiba, dont il était le maire, en 1974. Il transportait au début 50 000 personnes par an avec un parc automobile peu fourni.
Aujourd’hui, le BRT de Curitiba, une ville de 2 000 000 d’habitants, transporte chaque jour 1,7 million personnes (un bon exponentiel) sur un réseau de 85,6 kilomètres, avec six lignes et un parc de 1 368 bus, dont certains ont une capacité de 250 passagers et qui desservent 6 500 arrêts. Les bus, qui parcourent 328 kilomètres chaque jour avec des voies dédiées pour éviter le ralentissement, sont fournis et gérés par une entreprise privée, payée au kilomètre.
Les passagers paient un tarif standard d’un peu moins d’un dollar, quelque soit la distance parcourue. Ce tarif permet une subvention croisée en faveur des personnes pauvres qui habitent souvent loin du centre ville. On estime que le BRT a entrainé une réduction de 27 millions de trajet de voitures par an dans cette ville. Ce système révolutionnaire a été ensuite exporté vers beaucoup de villes dans le monde.
A Bogotá par exemple, capitale du Mexique, le BRT a été introduit en 2000 avec deux couloirs, 400 000 passagers par an et quatre opérateurs privés. En 2016, il s’était étendu à 12 itinéraires, 2,5 millions de passagers et 10 opérateurs. Sur certains des trajets, 52 000 passagers sont transportés dans chaque direction à toutes les heures- l’équivalent des métros les plus efficaces du monde. Ce qui permet à cette ville de plus de 9 millions d’habitants d’accroitre la fluidité de son transport urbain.
Le BRT ayant démontré tout son potentiel de transformation des villes, le Président Macky Sall a souhaité en faire bénéficier aux populations sénégalaises. Le défi est de relever le niveau de connectivité des populations pour tirer profit du potentiel offert par la densité des habitations et la croissance urbaine accélérée.
Dans notre pays, le BRT permettra de faire face à la congestion de la voirie et à l’augmentation des besoins de mobilité dans un contexte de croissance démographique. Une ligne pilote de 18,3 km a été identifiée et permettra de faire la liaison entre la Gare Petersen de Dakar en centre-ville et la préfecture de Guédiawaye située en zone périphérique avec un temps de parcours réduit de moitié (47 minutes au lieu de 95 minutes). Pour cette première phase, la ligne de 18,3 km va traverser 14 communes, en desservant 23 stations et 3 pôles d’échange avec une capacité journalière de 300 000 passagers, dont 27 000 pendant les heures de pointe.
Alliant ponctualité, confort et sécurité, le BRT, en complément avec le projet de Train Express Régional (TER), est un excellent outil structurel d’anticipation de l’augmentation de la demande de déplacements urbains dans une agglomération qui comptera environ 5 millions d’habitants à l’horizon 2025.
C’est pourquoi, il faut féliciter le Président Macky Sall, un homme politique visionnaire, pragmatique et moderne. Le BRT est un des jalons posés pour mettre notre pays sur la rampe de l’émergence.
Moussa BALDE
Economiste
COJER NOUVELLE DYNAMIQUE
moussa_delba@yahoo.fr