Les médiats sociaux viennent de nous apprendre que le professeur NUBUKPO, Preux chevalier du combat contre le Franc CFA vient d’être limogé de son juteux poste de Directeur économique de l’Organisation Internationale de la francophonie (OIF). Suite dit-on « aux pressions présidentielles africaines principalement celles du Président OUATTARA de Côte d’Ivoire. Cela peut paraître DOULOUREUX et d’aucuns, très nombreux du reste, ne manqueront pas d’y voir un acharnement voire une injustice. Il y’a certainement un peu de tout cela.
Pour ma part, je ne suis nullement surpris de la tournure des évènements dans cette affaire et j’avais dans une contribution intitulée « le combat » contre le Franc CFA : ma part de vérité » publiée dans LIBERATION du 24/7/2017 et qui faisait suite à une précédente contribution intitulée « front anti CFA et quoi encore ?» publiée aussi dans le journal «libération » en date du 29/3/2017, attiré l’attention de Mr. le Professeur sur les écueils nombreux qui ne manqueront pas se dresser devant lui dans sa croisade Anti-CFA.
Et j’écrivais textuellement que «… un combat quel qu’il soit, se mène avec des arguments sûrs, des alliés engagés et des moyens adéquats pour espérer être gagné. » et j’ajoutais « En ce moment même Professeur, pendant que vous affutez vos armes pour combattre le franc CFA, d’autres africains à des stations plus élevées que la vôtre, ont déjà apporté mezza voce, leur soutien ferme à la France pour faire échec à cette Nième velléité d’émancipation africaine. N’en doutez pas… » . çà ne vous dit rien « pressions présidentielles ? »
Votre limogeage brutal Professeur, procède de tout cela et de ceux là et ne devrait logiquement pas vous surprendre car vous savez mieux que quiconque qu’on ne défie pas son employeur sans en payer le prix.
Comme quoi, ce n’est pas demain la veille qu’on verra une Afrique Noire se libérer de la France aussi benoitement . Toutefois « à quelque chose malheur est bon » dit-on, et de ce point de vue, votre défenestration aura le mérite de clarifier les règles du jeu. Car avouons le ,il était assez paradoxal voire antinomique que vous meniez une croisade violente contre la France et que vous continuez à jouir des privilèges de cette même France pourtant honnie.
Cette posture d’équilibriste a ceci de malsain qu’on vilipende allégrement un pays qui vous accueille, vous héberge, vous paie (très bien même) , vous met dans les meilleures conditions sociales loin des POTO POTO de Lomé et en retour, vous ne vous privez pas de le vouer aux gémonies à tout bout de champ. C’est AMORAL .
Et c’est cette posture d’Ingratitude qu’il faut dénoncer avec force chez beaucoup d’exilés économiques, sociaux et politiques africains et même d’ailleurs qui, une fois mis à l’aise en France et dans les pays occidentaux, s’en donnent à cœur joie dans la diatribe, la critique facile et la loghorrée médiatique contre leur pays d’origine et/ou contre leur pays d’accueil, pour exister. Des attitudes qu’ils n’oseront jamais avoir dans leur pays d’origine sinon le goulag leur est servi vite fait . Ils le savent bien.
La bienséance veut que quand on est chez un bienfaiteur même si on ne l’aime pas, on le respecte et on se tait autant que faire se peut, sur ses défauts, ses tares et autres fautes réelles ou supposées. C’est justement devant de telles attitudes d’ingratitude récurrente que Le Président Nicolas Sarkozy exaspéré, s’est écrié un jour, « la France, on l’aime ou on la quitte » . Vrai de Vrai de Vrai.
L’autre aspect de votre sortie peu glorieuse de l’OIF, c’est qu’elle vous libère TOTALEMENT pour mener frontalement votre combat contre le Franc CFA et la France-Afrique si tant est que votre conviction vous est véritablement chevillée au corps. Rien, absolument rien ne vous retient maintenant . Ni devoir de réserve ni attitude politiquement correcte. Sabre au clair et feu à volonté pour pourfendre vos détracteurs, amadouer vos zélotes, convaincre vos indécis et faire triompher votre cause !!!
Mais pour cela, il faudra quitter la France qui vous héberge car c’est elle « la bête immonde » à abattre et venir en Afrique pour être conséquent avec vous-même et y mener votre combat. C’est à partir de ces moments qu’on pourra apprécier avec quelque crédit, votre combat contre le Franc CFA. Toute autre attitude relèvera de la duplicité et j’ose croire que ce n’est pas votre nature.
Le combat sera d’autant plus épique qu’il vous faudra déployer des moyens conséquents en numéraires, en logistiques et en relationnel qui ne vous seront plus donnés comme des sortes d’avantages additionnels à votre station directoriale. Et qu’il faudra aller chercher ailleurs et autrement avec la perte du parapluie OIF. Bon courage !!!
Pour l’heure, il est manifeste que vous et vos alliés virtuels anti CFA n’ont que la verve pour vitupérer contre un système sans être en mesure de proposer ne serait ce, que des esquisses de feuille de route claires pour convaincre les Africains que nous sommes. Où a-t-on vu quelqu’un lâcher la proie pour l’ombre? Nous ne demandons pourtant qu’à être convaincus pour… adhérer… Ce qui n’est pas encore le cas.
En attendant, je formule à votre endroit Professeur, mes vœux les plus sincères pour que DIEU vous trouve un bon point de chute car il est évident qu’avec votre pédigrée ainsi mis au ban des puissants lobbies francophiles, vous risquez de voir beaucoup de portes se fermer devant vous. Et devenir CHOMEUR ou CONSULTANT pour faire plus mode, en France ou partout ailleurs, ce n’est pas facile. Deh.. Surtout après avoir longtemps côtoyé les cimes et joui des délices de la Haute société des privilégiés.
Que DIEU vous garde et garde l’Afrique.
Dakar le 10/12/2017
Guimba KONATE
DAKAR
guimba.konate@gmail.com