Maintenant, c’est fait ! Sur la base de sources généralement bien informées, Actusen.com peut écrire, sans se tromper, que le dépôt de bilan de Sénégal Airlines est derrière nous.
Et selon toujours les sources de votre site, même si les 159 ex-agents de la défunte Compagnie continuent de souffrir le martyre, parce que toujours abandonnés à leur triste sort, il reste que le dépôt de bilan est déjà fait.
D’ailleurs, en réponse à une correspondance des ex-travailleurs, la ministre des Transports aériens a, confie-t-on à Actusen.com, dans une lettre datée du 15 novembre 2016, laissé entendre que c’est en octobre, précisément le 26 octobre que ledit dépôt a eu lieu. Ce, auprès de l’Administrateur du greffe du Registre de commerce et du Crédit immobilier.
Toutefois, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, rien n’a changé dans la situation ô combien difficile des 159 pères et mères de familles, rangés dans les tiroirs de l’oubli. Et qui ont assez trinqué entre l’enclume de Etat et le marteau du Conseil d’Administration de la défunte Sénégal Airlines.
En effet, l’Etat, actionnaire majoritaire avec 36%, fait dans le dilatoire. Alors que le Président du Conseil d’Administration de la défunte Compagnie oppose la sourde oreille aux 159 « mutilés ».
C’est au Sénégal qu’on fait un dépôt de bilan, avec des ex-travailleurs toujours sous contrat, sans salaires, prises en charge médicales…
« Huit mois après le triste sort à leur réservé, ces 159 ex-agents sont aujourd’hui plus enclins à faire le trajet aller-retour entre leurs domiciles et le Palais de justice qu’à autre chose », confie une source de Actusen.com. Ce, sans compter le fait que pour la plupart d’entre eux, la scolarité de leurs enfants en a déjà subi un sacré coup.
« Si leurs mômes ont changé d’établissements, parce que leurs parents ont été expulsés de leurs loyers et obligés de les transférer dans d’autres écoles, les enfants ont été, tout bonnement, renvoyés faute de paiement de leur scolarité », souffle-t-on à votre site.
Mais le non-règlement des droits des 159 ex-travailleurs n’est que la partie visible de l’iceberg. Loin s’en faut ! Il y a une autre énormité dans le processus de liquidation. Et elle est liée au fait que c’est l’omerta autour du mystère qui entoure les droits de trafic de 190 millions que Royal Air Maroc versait au Sénégal, dit-on, pendant plusieurs mois. Alors, où est passé tout ce pactole?
Ces deux grosses questions toujours restées sans réponses
L’autre grosse bizarrerie s’appelle les droits de trafic de Sénégal Airlines,s qui ont été filés à Transair. Certes, elle est gérée par un privé sénégalais, mais cette Compagnie aurait bénéficié de ces droits de trafic, sans contrepartie financière connue du grand public. Or, elle se fait de l’argent, en principe, car elle desserre Conakry, Bissau, Praia et Ziguinchor.
Commentaire d’un spécialiste de l’aéronautique : l’argent généré par ces droits de trafic pouvait soulager le personnel de Sénégal Airlines. Et les conséquences de cette situation sont d’une extrême gravité. Car si Sénégal Airlines s’est muée en « Ghost Airlines » (Compagnie aérienne fantôme), après le non-renouvellement du Permis d’exploitation aérienne (Pea) et le retrait des droits de trafic, le personnel broie toujours du noir. Maintenu sous contrat, sans salaire et sans prise en charge médicale depuis fin Mars 2016, il a bu le calice jusqu’à la lie.
La promesse de l’Etat faite aux mutilés, qui a fondu comme beurre au soleil
Pour rappel, la dernière manifestation pacifique initiée par les travailleurs, a été interdite par les forces de l’ordre, qui avait, d’ailleurs, procédé à des arrestations du côté des délégués. A la veille de la célébration de la fête de Tabaski, une enveloppe de 50 millions F Cfa a été annoncée en faveur des ex-agents.
Et quand ces derniers avaient, dans un premier temps, refusé de les prendre, on leur avait fait comprendre que les 350 000 F Cfa que devait percevoir chacun d’entre eux, n’étaient en réalité qu’un appui ponctuel de l’Etat pour leur permettre de faire face aux dépenses liées à la fête.
Mieux, l’Etat avait promis de régulariser leur situation, au plus tard, dans un délai de deux mois. Mais c’était sans compter avec le fait que souvent quand l’Etat vous dit qu’il fait jour, vous pouvez, légitimement, vous enfoncer davantage sou votre couverture. Parce que, fondamentalement, il se peut que l’horloge n’ait pas encore sonné minuit.
Gaston Mansaly (Actusen.com)