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Le Discours de Macky Sall au 10è Sommet des BRICS en Afrique du Sud

Chers collègues des pays membres des BRICS et des pays invités,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais d’abord remercier mon frère Cyril Ramaphosa, pour son invitation et l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Ce 10éme Sommet des BRICS qui se tient dans le contexte du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, témoigne de la justesse de son combat pour une Afrique du Sud libérée de l’apartheid et pleinement intégrée dans le concert des Nations.

L’idéal de changement pour la justice, l’inclusion et le progrès que portait Mandela est le même que l’Afrique et les BRICS poursuivent aujourd’hui. Nous voulons une gouvernance mondiale plus juste, plus équitable et plus inclusive.

Le NEPAD vise le même objectif, pour une Afrique qui se construit par elle-même, en comptant sur ses propres ressources et sur des partenariats novateurs et mutuellement bénéfiques.

Le dialogue BRICS-Afrique va dans le même sens en nous invitant à rechercher les moyens de renforcer notre coopération pour une croissance inclusive et une prospérité partagée. 

A mon sens, le renforcement de la coopération entre l’Afrique et les BRICS demande une vision partagée et novatrice des relations internationales contemporaines et des modalités de collaboration pour asseoir un partenariat pragmatique et mutuellement bénéfique.

La vision, c’est de constater qu’avec les profondes mutations internationales en cours, il y a un nouveau monde qui se dessine, et que ce nouveau monde ne peut plus être gouverné par les règles et les mécanismes anciens.

Pour les modalités, j’en vois deux au moins :

➢ premièrement, considérer l’essor des BRICS comme une contribution à l’avènement d’un nouvel ordre mondial plus inclusif, où les intérêts de nos pays pourraient être mieux pris en charge ;

➢ deuxièmement, agir sur nos complémentarités en développant nos ressources  humaines, naturelles et technologiques, pour constituer entre les BRICS et l’Afrique un pôle d’opportunités et d’échanges économiques, apte à donner une nouvelle dynamique à la gouvernance mondiale.

Pour ce faire, nous pouvons convenir de mécanismes de collaboration pratique dans des domaines prioritaires tels que les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, la formation des ressources humaines, les TIC, la finance et les investissements.

Sur les infrastructures par exemple, l’Afrique, à travers le NEPAD, dispose déjà d’une banque de projets (dont certains sont en cours) avec le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA).

Le PIDA vise la transformation structurelle de l’Afrique par la réalisation d’infrastructures interétatiques de base : routes, autoroutes, ponts, chemins de fer,  barrages, centrales électriques, parcs industriels et infrastructures numériques.

Notre collaboration autour du PIDA devrait d’ailleurs être facilitée pour deux raisons au moins :

➢ d’abord, parce que c’est l’Afrique du Sud, membre des BRICS, qui est aussi coordonnateur du PIDA ; 

➢ ensuite, parce que la réalisation du PIDA, telle que définie par le NEPAD, repose davantage sur le partenariat que l’aide. 

L’aide est un instrument de solidarité ponctuelle. Elle ne peut être une stratégie de développement.

Pour stimuler une croissance inclusive et une prospérité partagée, les BRICS et l’Afrique devraient donc imaginer des mécanismes qui facilitent l’investissement, les échanges et l’accès au crédit pour le financement de projets d’intérêt commun.

C’est ainsi que nous parviendrons à établir des partenariats solidaires, porteurs d’opportunités et mutuellement bénéfiques, à la place de la relation traditionnelle « bailleur-bénéficiaire ».

Je voudrais enfin remercier tous les pays membres des BRICS pour l’amitié et la coopération qui nous lient.

La visite d’Etat historique que le Président Xi Jinping vient d’effectuer au Sénégal, avec des résultats extrêmement positifs, en est un exemple éloquent.

Je vous remercie.

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