Le programme balistique de la Corée du Nord pose « un nouveau degré de menace », relève le ministère japonais de la Défense dans un rapport annuel publié ce mardi 8 août. Dans ce livre blanc, Tokyo s’alarme également des ambitions militaires de la Chine.
Le Japon scrute avec anxiété depuis des décennies les avancées technologiques de son voisin nord-coréen, mais les tensions sont récemment montées d’un cran, avec le tir d’un missile balistique intercontinental (ICBM) le 4 juillet, suivi le 28 juillet du lancement d’un engin similaire, mettant en théorie une bonne partie du continent américain à la portée de Pyongyang.
« Depuis l’an dernier en particulier, le Nord, qui a mené deux tests nucléaires et tiré plus de 20 missiles balistiques, représente un nouveau degré de menace », souligne le ministre de la Défense, Itsunori Onodera, en préambule de ce livre blanc. M. Onodera, qui vient d’être nommé au sein du gouvernement de Shinzo Abe après avoir déjà occupé ce poste de fin 2012 à septembre 2014, qualifie le danger nord-coréen de « majeur et imminent », reprenant une expression déjà utilisée par le passé.
« Il est probable qu’au fil du temps augmente le risque du déploiement de missiles balistiques dotés d’ogives nucléaires capables d’atteindre notre pays », insiste le document. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté samedi à l’unanimité une résolution renforçant sensiblement les sanctions déjà imposées à la Corée du Nord, qui, si elle est respectée, devrait priver Pyongyang d’un milliard de dollars de recettes annuelles.
Inquiétude sur l’expansion chinoise
Dans son livre blanc, le Japon réitère également ses inquiétudes quant à la volonté de Pékin d’étendre son influence militaire dans la région. « Concernant la Chine, nous sommes extrêmement préoccupés par son impact sur l’environnement sécuritaire régional et mondial, alors qu’elle continue à formuler des revendications unilatérales incompatibles avec l’ordre international existant », déplore le ministre Onodera.
Le principal différend territorial opposant les deux puissances porte sur un petit groupe d’îles situées au nord-est de Taïwan, qui sont contrôlées par le Japon sous le nom de Senkaku, mais revendiquées par la Chine sous l’appellation Diaoyu. Le gouvernement nippon avait aussi déploré début août le positionnement par son voisin de navires de forage près de la ligne médiane séparant les zones économiques exclusives (ZEE) des deux pays, et mis vivement en garde contre une potentielle « exploitation unilatérale » des gisements par Pékin.
Avec Rfi