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Le maire et les conseillers municipaux de Thiargny à couteaux tirés autour du fric à coup de millions

C’est une affaire d’argent qui pollue l’atmosphère au sein du Conseil municipal de Thiargny, village natal de Feu Djibo Leyti Ka. Où les conseillers ne parlent pas le même langage.

D’abord, c’est autour de la somme de 2.000.000F prévue, lors du budget voté le 16 juin 2016, pour la réalisation des toilettes du marché hebdomadaire qui est à l’origine de la déchirure entre conseillers de «Benno Bokk Yakaar» (Mouvance présidentielle).

En effet, autant cette enveloppe a été votée pour réfectionner lesdites toilettes,  autant certains conseillers estiment que jusqu’à présent, celles-ci ne sont toujours pas fonctionnelles.

Le maire reconnaît que 2 millions de francs ont été affectés à la réhabilitation des toilettes du marché, mais accuse le retard noté dans la réception des fonds

Joint par téléphone par Actusen.com, le maire Maham Ka reconnaît que 2 millions ont été, effectivement, prévus dans ce sens. Mais si les toilettes n’ont pas été réhabilitées, c’est parce que, plaide-t-il, les fonds ont été tardivement réceptionnés.

C’est pourquoi, d’ailleurs, renchérit l’édile de Thiargny, leur réfection est reportée dans le budget de 2017.

Vive polémique autour de 5 millions prévus pour réparer l’ambulance de Thiargny, toujours au garage

Ensuite, quid des 5.000.000 F Cfa initialement prévus pour réparer l’ambulance de Thiargny et une des voitures du maire plus précisément celle que lui avait affectée sous le régime du président Wade ? Le maire se veut formel : «l’ambulance a été bel et bien réparée, mais elle a, actuellement, des ennuis de moteur », dit Maham Ka.

Faux !, rétorquent les contempteurs de celui-ci. Qui soutiennent mordicus que l’ambulance n’a jamais été réparée et est toujours au garage, depuis plus d’un an.

Traqué pour un véhicule « Tata », le maire dit l’avoir affecté à l’Agent des Eaux et Forêts pour surveiller la nature

La brouille entre le premier magistrat de Thiargny et ses conseillers ne se limite pas seulement à l’ambulance. Mais plutôt à un autre engin que l’ancien régime libéral avait attribué à la Mairie.

A ce sujet, le maire Maham Ka fait noter : «quant au véhicule de marque «Tata» dont ils parlent, je l’ai affecté à l’agent des Eaux et Forêts pour qu’il surveille les ennemis de la nature et il fait un travail remarquable».

2 millions F Cfa prévus dans le cadre de l’éclairage public, mais «seules 5 lampes ont été acquises à 2000 FCfa l’une», selon certains conseillers

Autre dépense autour de laquelle le maire et ses conseillers se crêpent le chignon : les 2.000.000 de francs votés dans le budget 2016 pour procéder au rétablissement de l’éclairage public. Sur ce, les conseillers persistent et signent que seules cinq (5) ampoules ont été payées, à raison de 2000 francs, l’unité.

«En ce qui concerne l’éclairage public, nous avons acheté les lampes, mais l’appareil est en panne ; celui qui a gagné le marché doit venir pour le réparer», tente de se laver à grande eau le maire de Thiargny», se défend Maham Ka.

Pour le maire, les lampes ont été achetées, mais l’appareil est en panne

Au cœur du bras de fer qui oppose l’édile à ses conseillers, figure, aussi, la bagatelle de 3.000.000 de francs. Une somme prévue dans le budget 2016 et qui devait être destinée à réfectionner une murette de l’ancienne Maison communautaire, qui abrite les services du Collège de la commune.

Equipement de la Mairie (2 millions 500 mille F Cfa) ; entretien des véhicules (1 million 500 mille francs) ; carburant du maire (quatre millions de francs)

Le Conseil municipal avait, également, prévu la réalisation d’un parc de vaccination d’un coût de 3.500.000F, l’adduction d’eau de 3 km d’un coût de 8.000.000F et la réfection du foyer des jeunes d’une valeur de 1.500.000F. Mais jusqu’au 28 décembre 2017, rien n’a été exécuté.

Là aussi, le maire ne nie pas que rien n’ait bougé, jusqu’ici, mais se réfugie derrière ce qu’il qualifie de retard dans la réception des fonds.

Et quand les conseillers ruent dans les brancards au sujet de l’équipement de la Mairie (2 millions 500 mille F Cfa) ; de l’entretien des véhicules pour un montant de 1 million 500 mille francs ; du carburant du maire évalué à quatre millions de francs, entre autres, le maire légitime toutes ces dépenses, explique que tout le carburant n’a pas été utilisé, puis se fâche contre ses contempteurs.

«Ce sont des conseillers de mauvaise foi, qui veulent saboter le travail que je fais, mais c’est peine perdue pour eux », balaie-t-il d’un revers de main les griefs portés contre sa personne.

Pour rappel, les fonds de dotation s’élevaient à 17 millions et les fonds de concours à 12 millions F Cfa, lors du vote du budget, le 16 juin 2016.

Concernant le vote du budget de 2017, les fonds de concours et de dotation sont respectivement de 13 et 17 millions F Cfa.

Moustapha Ndiaye, correspondant Actusen.com à Linguère

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