Le Vatican renforce sa législation pour mieux lutter contre les abus sexuels. Une lettre en forme de décret du pape François, le « Motu proprio » a été publiée ce jeudi 9 mai. De nouvelles procédures sont mises en place pour signaler les crimes sexuels dans l’Église et responsabiliser évêques et supérieurs religieux.
Avec notre correspondant au Vatican, Éric Sénanque
Parmi les nouveautés instaurées par ce texte : la création d’une structure dans chaque diocèse pour permettre de présenter des signalements « sur des cas d’agressions sexuelles, de harcèlement ou de diffusion d’images pédopornographiques ». Une sorte de guichet qui doit être créé d’ici juin 2020 au plus tard.
Autre avancée de taille : l’obligation légale, désormais, de signaler toute forme d’abus de la part d’un prêtre ou d’un religieux. Les laïcs sont par ailleurs encouragés à signaler les cas.
Le « Motu proprio » du pape François rappelle aussi que seront incriminés ceux qui ont couvert des abus et renforce la possibilité de poursuivre les plus hautes autorités, évêques, patriarches ou cardinaux qui seraient soupçonnés. Dans ce cas, un signalement doit directement être envoyé au Saint-Siège et une enquête ouverte « dans les trente jours ». Des délais jamais encore vus dans l’Église.
Ce texte est le premier fruit concret du grand sommet organisé à Rome au mois de février. « Personne n’est au-dessus des lois », a rappelé l’archevêque de Malte, Mgr Scicluna, qui est également secrétaire général de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Rfi.fr