Lorsque des jeunes filles, lanceurs d’alerte publient sur la toile un vidéo d’un policier corrompu sont traquées.
Lorsqu’un éminent patriote nous renseigne sur les scandales qui font foison, sur le dos du pauvre et «sur imposé» citoyen, il est suspendu de ses fonctions.
Lorsqu’une brave, courageuse et téméraire dame, inspecteur général d’état de son état, forte d’une parfaite connaissance des rouages de l’administration, rend publique, comme le lui autorise la loi, un rapport dénonçant des pratiques malsaines dans une administration en proie à des prédateurs aux dents longues et bien acérées, elle est renvoyée au mépris de la loi.
Lorsqu’un ministre de la République accuse publiquement un ancien Premier Ministre de la même République de détournement de l’argent public en affirmant détenir les preuves de comptes bancaires où serait logé cet argent censé appartenir au contribuable, en un moment où l’immense majorité de ce peuple croupit dans un dénuement presque total, avec une centaine de milliers de bénéficiaires d’une bourse sociale, symbole d’une misère patente de ces pères et mères de famille.
Lorsque le premier d’entre nous, se glorifie d’être un lion qui dort.
Lorsqu’on est dans un monde où l’obscurantisme gagne inexorablement du terrain, avec une menace galopante sur notre sécurité.
Lorsque l’hydre a changé de masque, mais que le monstre est toujours présent et de loin bien plus dangereux.
Lorsque, lorsque, lorsque…
Il devient une nécessité, un devoir impérieux, une œuvre de salubrité publique de se dresser face à l’innommable.
« Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser », dixit Montesquieu ! D’où l’impérieuse nécessité de tout le temps rappeler que le pouvoir est tout simplement délégué et qu’il appartient en définitive au peuple.
Ce même peuple délégataire du pouvoir doit prendre la juste mesure de la situation et exiger le respect des règles qui doivent sous tendre les décisions prises en son nom.
Traquer ces filles qui méritent d’être citées en exemple après avoir osé dénoncer cette pratique déshonorante qui malheureusement est devenue une règle sur nos routes et qui confirme ce que dénonçaient naguère Malal Tall ou Didier Awadi qui disait que l’on vit tellement le mal qu’à la limite, il est banal.
Suspendre Ousmane Sonko à qui on devrait on devrait décerner le titre de chevalier de l’ordre national du lion en même temps que Madame Nafi Ngom Keïta.
Malheureusement, ceux à qui nous avons délégué notre pouvoir semblent être en déphasage complet avec le peuple délégataire.
Qui sont ces pilleurs dénoncés par Ousmane Sonko et par les rapports de l’OFNAC ?
Qui a décidé de distribuer ces terres reprises dans le cadre de la traque des biens mal acquis ?
Comment a été géré notre pétrole ?
Comment se peut il qu’un coupable présumé de mauvaise gestion et de surcroît en liberté provisoire puisse être promu ?
Comment a été fixé le montant de du prolongement de la licence de la Sonatel ?
Qu’en sera-t-il de la suite de la traque des biens supposés mal acquis ?
A ces interrogations, nous n’aurons certainement pas de réponse puisque l’autorité choisira à coup sûr la stratégie du pourrissement à laquelle, elle nous a habitué.
Il est ainsi venu le temps du refus, le temps de dire non.
Non à l’accaparement et à la gestion opaque de nos deniers !
Non à l’injustice !
Non à la liquidation de Ousmane Sonko !
Non à la défénestration de Nafi Ngom Keïta !
Non à l’arrestation de ces filles, lanceurs d’alerte !
Alioune Badara Bèye