Après les chefs d’état-major des pays du G5 Sahel, lundi 5 février, ce sont les chefs d’Etat qui sont réunis à Niamey depuis ce matin. De nombreux partenaires de l’organisation participent aussi à ce nouveau sommet qui devrait notamment permettre de faire un point sur le financement de la force militaire.
Les chefs d’Etat vont plancher sur la recherche de financements complémentaires. En janvier, à Bamako, ils ont décidé de mettre en place un fonds fiduciaire pour accueillir les contributions, mais malgré les engagements de l’Union européenne et de plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, le compte n’y est toujours pas.
Ce matin, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, l’a rappelé à la tribune, seuls 294 millions d’euros ont été mobilisés sur les 450 qu’attendent les pays membres. Et toujours, aucun mécanisme de financement pérenne n’a pour l’instant été trouvé. Les chefs d’Etat vont donc faire un point cet après-midi sur la question avant le prochain rendez-vous, la conférence des donateurs du 23 février, à Bruxelles.
Deux opérations transfrontalières ont déjà été menées
La force du G5 est pour l’instant en rodage. Deux opérations transfrontalières ont déjà été menées avec les premiers bataillons disponibles. Deux QG sont prêts à Sévaré au Mali où se trouve le commandement, et à Niamey au Niger. Mais ce qu’on appelle les fuseaux centre au Tchad et ouest en Mauritanie ne sont pas encore opérationnels même si les choses commencent à s’organiser, en tout cas du côté de la frontière Mali / Mauritanie.
Le président français Emmanuel Macron a fait savoir à plusieurs reprises qu’il souhaitait que la force remporte rapidement ses premières victoires. Florence Parly, la ministre française de la Défense, se trouve d’ailleurs à Niamey aujourd’hui auprès des chefs d’Etat du G5. Elle a par ailleurs demandé, il y a quelques jours, au Japon de fournir une aide financière ou matérielle au G5.
A l’occasion de ce sommet, le G5 change aussi de présidence. Le président IBK passe le flambeau à son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, pour une année de présidence tournante. A cette occasion, le secrétaire permanent est lui aussi remplacé. Maman Sidikou, l’ancien patron de la Monusco en RDC, remplace un autre Nigérien Mohamed El Hadj Najim en poste depuis la création de l’organisation. Maman Sidikou va désormais travailler en tandem avec le président Issoufou pour accompagner l’action militaire, par des projets de développement.
RFI