Le Regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal interpelle l’Etat sur 2301 postes vacants « portés disparus » et invite les chômeurs à investir la rue, si…

Le Regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal (Rdses) a tenu une conférence de presse, ce matin, au siège du M23. Après 4 ans d’attente et de promesses non tenues par le Gouvernement,  ledit Regroupement décide de briser le silence, pour rappeler à l’Etat, plus particulièrement au Ministère de la Fonction publique et au Ministère de la Justice le désenchantement total qui habite les jeunes.

Le Rdses souligne que « les difficultés pour les jeunes à trouver un emploi ouvrent la porte à toutes les aventures, comme l’émigration clandestine, avec son cortège de drames. Cestes, le niveau de sous-développement du Sénégal est une des causes du chômage des jeunes. Cependant, il n’explique pas tout».

Après de multitudes questions à savoir si les autorités se préoccupent réellement de l’emploi des jeunes, Boubacar Buro Diallo, coordonnateur du Rdses invoque le nombre de jeunes insérés dans la Fonction publique qu’il juge très minime, soit sur les 3546 postes à pourvoir, seules 1245 personnes ont été recrutées. C’est dire qu’il reste 2301 postes vacants à pourvoir dans la Fonction publique.

Le Rdses, qui ne comprend pas pourquoi ces recrutements n’ont pas été effectués, s’étonne qu’aucune explication n’ait été donnée à cette situation. Aussi, demande-t-il au Ministère de la Fonction Publique, en charge de ce dossier, d’éclairer la lanterne des Sénégalais et avertit-il quant aux risques et soupçons de recrutement clientéliste qui entoure ce dossier.

Invité à la conférence de presse, le Coordonnateur du Forum des justiciables, Babacar Bâ, martèle : «nous avons 394 avocats pour tout le Sénégal qui sont basés à Dakar et à la fois dans les régions, alors que nous pouvions recruter des maitrisards en droit qui sont toujours au chômage ». Dans la Fonction publique, ajoute-t-il, « nous avons un personnel vieillissant, il devrait y avoir un concours d’huissiers de justice ou de barreau. D’ailleurs, il n’y en a jamais eu ».

Pourtant, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, « on voit des cabinets d’huissiers. Alors, je me demande par où sont-ils passés». Malgré la patience affichée par les milliers de jeunes diplômés inscrits sur la Plateforme du Ministère de la Fonction publique, le Rdses appelle les postulants à ne pas rester les bras croisés et à exiger que les recrutements soient effectifs, avant la fin de l’année. Si cette situation perdure, les jeunes diplômés auront de justes raisons de manifester dans les rues.

Anna Alberta MENDEZ, stagiaire(Actusen.com)